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Malgré le danger, les Sénégalais continuent de tenter de rejoindre l’Europe

Entre janvier et juillet, près de 28 000 migrants, principalement sénégalais, ont atteint les îles Canaries, porte d’entrée de l’Union européenne. Des milliers de personnes ont également péri en mer en tentant ce voyage.

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Parmi ce groupe, tous ont déjà tenté au moins une fois de rejoindre l'Europe par la mer et malgré les dangers envisagent de réessayer. (GWENDAL LAVINA / RADIOFRANCE)

Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sanchez a entamé mardi 27 août une tournée en Afrique de l’Ouest. Après la Mauritanie, il est attendu mercredi 28 août au Sénégal et en Gambie. A chaque occasion, il évoquera leur défi commun : la lutte contre l’immigration clandestine. Pour les ressortissants subsahariens, les îles Canaries représentent la porte d’entrée privilégiée vers l’Union européenne.

Selon les autorités espagnoles, près de 28 000 migrants ont atteint les côtes de l’archipel entre janvier et juillet 2024, ce qui correspond à une augmentation de 12 % en un an. Malgré les promesses financières faites par l’Espagne à ces trois pays d’Afrique de l’Ouest en échange d’une politique anti-migratoire plus stricte, il leur est difficile d’empêcher le départ des populations.

Sur une plage au nord de Dakar, parmi la dizaine d’hommes assis à l’ombre de leurs cabanes, tous ont déjà tenté de rejoindre les îles Canaries par l’Atlantique. Papa Sow, un pêcheur de 19 ans, décrit sa dernière tentative, début août : « Nous sommes partis vers 21 heures après avoir payé 300 euros. Tout se passait bien. Nous étions 150 et nous étions confiants. Puis, à un moment donné, la marine marocaine nous a repérés et nous a refoulés. »

A l’écart du groupe, Faroua explique avoir déjà échoué à deux reprises à rejoindre l’Europe par la mer. A 32 ans, il voit ce départ comme sa seule option. « parce qu’au Sénégal, c’est un peu dur ».

« Même si on travaille, on ne gagne pas bien sa vie. C’est pour ça qu’on essaie d’aller en Europe, pour gagner sa vie. »

Faroua, un Sénégalais

à franceinfo

Faroua dit qu’il connaît les risques et qu’il a perdu des amis en mer, mais cela ne le décourage pas. « Cela nous inquiète, il explique. Mais nous partons. Si nous sommes morts, nous sommes morts. Si nous vivons, nous vivons. C’est un pari, nous gagnons ou nous perdons.. Selon l’ONG espagnole Les frontières de la marcheEntre janvier et mai 2024, plus de 5 000 migrants se sont noyés en tentant d’atteindre les îles Canaries.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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