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malgré l’appel de Bruno Le Maire, les organisations patronales se font discrètes face au RN

Le ministre de l’Economie a lancé un appel aux chefs d’entreprise et aux organisations patronales, mais ces derniers préfèrent laisser tomber.

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Patrick Martin, président du Medef.  L'organisation patronale se fait discrète après l'annonce des élections législatives anticipées.  (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

« Que le monde économique se mouille ! », c’est ce qu’a lancé Bruno Le Maire, pour contrer le Rassemblement national lors des élections législatives anticipées. Il demande aux patrons de s’impliquer et de dénoncer le programme économique du parti.

Depuis l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale, dimanche 9 juin, il est vrai que les milieux économiques se font assez discrets. Contrairement à des syndicats, comme la CGT ou la CFDT, qui ont immédiatement appelé à faire barrière à l’extrême droite, le Medef et la CPME se sont montrés prudents.

Les organisations patronales expliquent qu’elles n’ont pas vocation à faire de la politique et que chacun doit rester dans son rôle et dans sa voie. Cette façon d’intervenir reflète plutôt un embarras, car ils incluent parmi leurs adhérents des électeurs du Rassemblement national, qu’ils ne veulent pas voler.

Le CPME et le Medef ont publié chacun un communiqué où les mots ont été choisis, pesés et sous-pesés. A aucun moment il n’est inscrit « extrême », par exemple et aucun parti n’est mentionné. Plutôt que d’exprimer leurs craintes quant aux programmes des uns et des autres, les organisations ont décidé d’orienter leurs revendications et leurs priorités vers les futurs élus. Sans surprise, on retrouve ainsi des revendications concernant la réduction du coût du travail, le maintien des aides aux entreprises, la politique de l’offre ou encore la simplification de l’économie.

Ce positionnement marque une véritable rupture, puisqu’il y a quelques années, le patronat ne voulait rien avoir à faire avec l’extrême droite et refusait à l’époque de recevoir les représentants du FN. Aujourd’hui, les candidats RN sont acceptés au même titre que les autres. Laurence Parisot, présidente du Medef de 2005 à 2013, a même écrit un livre, Un piège bleu marineen 2011.

Pourtant, le programme économique du Rassemblement national inquiète le monde des affaires, mais les temps ont changé, et certains dirigeants, notamment les plus petits, sont également très sensibles aux thèmes portés par le RN, comme l’Europe qui étouffe l’activité à cause des normes, de l’immigration. ou encore l’assistanat contre le travail.

Il y a aussi toute une frange patronale, même si c’est difficile à quantifier, qui est encore plus effrayée par les positions de l’extrême gauche sur le capital et la propriété. Certains confient en coulisses qu’ils préféreraient finalement voir le RN prendre le pouvoir que la France est insoumise, estimant que ce serait moins déstabilisant pour l’Economie.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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