Turbulences malgré la levée de l’avis. Après avoir fait craindre une grève sans précédent par son ampleur ce jeudi 25 avril, le Syndicat national des contrôleurs aériens (SNCTA), majoritaire dans le secteur, a finalement annoncé ce mercredi matin la levée de son préavis de grève. Le syndicat explique dans un court message sur son site Internet qu’il est parvenu à un accord lors d’une conciliation nocturne « de 18h à 8h30 » dans la nuit de mardi à mercredi avec la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), et appelle désormais les contrôleurs à « annuler (leur) déclaration préalable » de grève.
Contactée, la direction n’a pas immédiatement confirmé cette information, alors que deux autres syndicats, Unsa Icna et Usac-CGT, avaient également appelé à la grève. Le SNCTA, qui a rassemblé 60% des voix des contrôleurs aériens lors des dernières élections professionnelles, n’a pas communiqué de détails sur le protocole de sortie de crise. Il protestait contre les mesures d’accompagnement, notamment salariales, d’une refonte du contrôle aérien français.
Ce mercredi midi, le ministre des Transports, Patrice Vergriete, a confirmé qu’un accord « gagnant-gagnant » avait été conclu avec le syndicat majoritaire, « qui vise à rendre le contrôle aérien en France plus productif, plus efficace en termes de sécurité et de limitation des retards ». « L’utilisateur trouvera plus de sécurité, moins de retards » a-t-il ajouté, sans pouvoir dans l’immédiat donner des détails sur les concessions obtenues par les contrôleurs, alors que le SNCTA a notamment demandé une augmentation de 25% des rémunérations étalées sur cinq ans. « Des mesures réglementaires ont été prises, mais pas toutes celles que souhaitaient les syndicats. » a indiqué le ministre, soulignant qu’il s’agirait d’une opération simulée pour le contribuable, le budget de la DGAC étant complété par les redevances payées par les compagnies aériennes.
Cependant, malgré la levée du préavis, la journée de jeudi devrait être marquée par « quelques perturbations », assure Patrice Vergriete. Du côté des compagnies aériennes, on parle encore de 75% de vols annulés à Orly et 55% à Roissy-Charles-de-Gaulle. Ces réductions des programmes de vols demandées par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) atteindront 65 % à Marseille-Provence et 45 % dans les autres aéroports de France métropolitaine. De source proche du dossier, ils traduisent la difficulté de réorganiser un système de crise à très court terme.
Mardi, le SNCTA a assuré Libé que le nombre de grévistes parmi les contrôleurs était d’environ « le 100% ». Aucune information n’avait filtré en fin de matinée mercredi sur les conséquences opérationnelles de la levée de l’avis du SNCTA. Quant aux deux autres syndicats, le ministre des Transports a précisé « lancer des discussions » avec eux, mais est « très optimiste quant à la possibilité de conclure l’affaire. »
Mise à jour à 12h50 : le ministre confirme un accord mais les annulations restent nombreuses.
