malgré la légère hausse du nombre de cas, une reprise épidémique limitée
Comme une impression de déjà-vu. A quelques semaines des vacances d’été et du début des Jeux Olympiques de Paris 2024, le Covid-19 circule davantage ces dernières semaines. Selon Santé publique France, qui ne publie plus de bulletin épidémiologique détaillé depuis le printemps 2023, « Les appels pour suspicion de Covid-19 ne cessent de se multiplier depuis huit semaines »dans les hôpitaux et en médecine communautaire, même s’ils restent encore modestes.
Une augmentation « de plus en plus marqué », tant pour les passages aux urgences (+ 52 % sur une semaine) que chez SOS Médecins (+ 51 %, avec 1 507 interventions du 3 au 10 juin). Les taux de positivité des tests chez les personnes présentant des symptômes sont d’environ 20 à 25 % en ville.
Circulation du variant JN.1
« La reprise de la circulation du virus n’est ni surprenante ni inquiétanterassure d’emblée Bruno Lina, virologue et membre du Covars. Le Covid-19 circule toute l’année, et son évolution pourrait s’accompagner d’une reprise du nombre de cas lorsque de nouveaux variants apparaîtront. » Actuellement, les variants descendants de BA2 (lui-même descendant du variant Omicron) sont à l’origine de la majorité des infections en Europe.
Il s’agit notamment du variant KP2, descendant du variant JN.1, surnommé « flirt ». Il présente des mutations dans la protéine Spike qui lui confèrent « un avantage en termes d’évasion immunitaire ».« Concrètement, une personne infectée par les variants précédents est moins protégée d’une contamination par le variant KP.2, sans parler de la diminution naturelle du taux d’anticorps », explique Bruno Lina. Mais le virus n’est ni plus ni moins dangereux que ses prédécesseurs.
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recommandé fin avril des formules ciblant notamment la lignée JN.1 pour les futurs vaccins anti-Covid. En France, une nouvelle campagne, ciblant les plus de 80 ans et les plus vulnérables, a débuté mi-avril.
Peu de risque pour les JO
Qu’est-ce qui menace les départs en vacances ou le bon déroulement des JO ? « Par rapport aux reprises épidémiques de l’automne 2023, l’augmentation du nombre de cas observée récemment n’est pas énorme », tempère le virologue. Selon lui, le risque d’une reprise épidémique massive pendant les JO demeure « très improbable ».
Même s’il faut être prudent, car ce virus reste dangereux pour les personnes vulnérables, sa transmission dans les espaces ouverts, comme les stades, est moins risquée. Les autorités sanitaires recommandent toutefois le port d’un masque pour se protéger dans les espaces clos.