Malgré la controverse, le lancement du jeu vidéo chinois Black Myth : Wukong bat des records

C’est l’un des meilleurs lancements de l’industrie du jeu vidéo. Ce mardi, le très attendu jeu chinois Black Myth : Wukong est sorti dans le monde entier sur PlayStation 5 et PC. À 16 heures (heure de Paris), plus de 2,2 millions de personnes y jouaient sur la plateforme PC Steam selon le site SteamDB, qui surveille son utilisation. Cette production pulvérise ainsi les scores établis sur PC par les jeux Elden Ring (pic à 953 000 joueurs connectés en même temps), Cyberpunk 2077 (1,05 million) et plus récemment Palworld (2,1 millions). Elle reste toutefois derrière le jeu en ligne PUBG, qui a réuni jusqu’à 3,2 millions de joueurs simultanément.

Ce lancement exceptionnel est en grande partie porté par les joueurs chinois. Au petit matin, 88 % des ventes provenaient de ce pays, selon l’agence de veille de l’industrie du jeu vidéo GameDiscoverCo. Rien d’étonnant, sachant que Black Myth est l’un des jeux les plus attendus de cette fin d’été depuis la sortie de sa bande-annonce en 2020, visionnée 10 millions de fois en 24 heures sur la plateforme chinoise de streaming vidéo Bilibili. Mythe noir : Wukang Il est déjà salué comme l’un des jeux chinois les plus réussis, alliant beauté visuelle et résonance avec le roman du XVIe siècle. Errances vers l’Ouest, monument de la littérature du pays.

Son personnage principal, un roi singe armé d’un bâton (inspiré de Sun Wukong, le protagoniste du roman), évolue dans des décors luxuriants, esquivant les attaques de bêtes à fourrure avant de se transformer en insecte. Black Myth: Wukang est considéré comme l’une des premières productions « Triple A » (terme utilisé pour décrire les jeux vidéo à très gros budget) en provenance de Chine et destiné à un public international. Son développeur, le studio Game Science, travaille sur le jeu depuis 2018. Mais son lancement a été entaché par une polémique.

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Interdit de parler de politique ou de féminisme

Quelques jours avant sa sortie, plusieurs créateurs de contenu ont rendu publiques les conditions qu’ils devaient remplir pour recevoir un code de téléchargement du jeu. Les influenceurs ont ainsi reçu l’ordre de ne pas s’exprimer dans leurs vidéos ou podcasts consacrés à Black Myth Wukang « de la politique, de la propagande féministe ou de tout autre contenu qui provoque un discours négatif » ou de ne pas utiliser de termes polarisants comme « quarantaine, confinement ou COVID-19 »Le document conclut : « Ne discutez pas de contenu lié à l’industrie du jeu, à la politique ou à l’actualité en provenance de Chine. »

Ces directives ont-elles été envoyées aux joueurs internationaux par erreur ? Quoi qu’il en soit, face à ces recommandations jugées excessives, plusieurs influenceurs internationaux ont refusé de parler du jeu chinois.

Et ce n’est pas la seule agitation à laquelle le studio Game Science a dû faire face. L’année dernière, le site américain IGN avait révélé des problèmes de sexisme au sein de l’entreprise. De nombreux joueurs chinois n’avaient pas hésité à protester contre ces accusations, rejetant ce qu’ils considéraient comme une tentative de faire passer des idées « réveillé ».

Si les joueurs chinois ont joué un rôle majeur dans ce succès immédiat, les États-Unis et l’Europe ont également pris le relais du petit nouveau au fil de la journée. En Occident, le jeu a été salué par la critique. Sur le site Metacritic, qui agrège les notes attribuées par les médias spécialisés, la note moyenne du jeu s’élève actuellement à 81/100. Les médias soulignent « Des combats à couper le souffle, une qualité de production exceptionnelle et des combats de boss inoubliables ».