Invité du 20 heures sur TF1, l’ancien président de la République a fustigé la décision d’Emmanuel Macron qui « arrive au pire moment et dans les pires circonstances ».
Jeudi soir, la gauche a poussé un ouf de soulagement en vue des législatives anticipées du 30 juin et du 7 juillet. Ses quatre principaux partis (LFI, PS, EELV, PCF) ont finalisé un accord pour un programme commun et des candidatures uniques dans 577 circonscriptions. sous la bannière « Nouveau Front populaire ». Malgré des fractures sur les dossiers internationaux (Ukraine, Gaza…), ce camp politique s’est uni quelques mois après l’explosion du Nupes.
Qu’en pense François Hollande, qui a adopté sa ligne social-démocrate durant son quinquennat ? Invité du « 20 heures » de TF1, l’ancien Président de la République a salué l’alliance. « Jamais depuis la Libération l’extrême droite n’a été aussi proche du pouvoir. La possibilité qu’elle puisse gouverner la France est un danger.craint l’ancien chef de l’Etat, qui se trouvait lundi aux côtés de son successeur dans le cadre d’une commémoration à Tulle (Corrèze).
Lire aussiLégislatives : derrière l’accord à gauche, la guerre d’influence entre le PS et LFI
Face à ce qu’il considère comme un danger pour le pays, il a appelé son camp à la mobilisation générale. « Il faut tout faire pour que l’extrême droite n’arrive pas au pouvoir en France », a répété François Hollande. Pour lui, ni la droite, dont le patron veut sceller une alliance avec le RN, ni la majorité, qui « s’était présenté comme un rempart, (avant) d’être un tremplin », ne peut pas bloquer le parti de Jordan Bardella. Reste à gauche « qui doit faire son devoir » pour atteindre le« syndicat ».
Comment ? Dans «réunissant toutes (ses) familles politiques» qui, malgré les désaccords, doit faire « preuve de responsabilité ». « A un instant donné, on dépasse les différences, on va à l’essentiel. » a martelé celui qui a été à la tête du pays entre 2012 et 2017. Alors que le Premier ministre Gabriel Attal décrivait« accord de la honte »l’accord entre le PS – dont il est issu – et LFI, l’ancien président a jugé que cela « ce n’était pas ses affaires. » Et préfère se concentrer sur la bataille à mener pour que le RN n’ait pas la majorité à l’Assemblée dans trois semaines.
Qu’en est-il des mesures contenues dans l’accord ? François Hollande ne connaît peut-être pas les détails, mais il plaide pour « une orientation européenne, une présence de la France dans l’alliance atlantique », « reconnaître que le Hamas est responsable de la situation dramatique que nous vivons (à Gaza) »Alors « pensez au pouvoir d’achat des Français. » Autant de mesures nécessaires à sa famille politique « reste dans la limite de la crédibilité ».
Concernant la dissolution prise dimanche soir par Emmanuel Macron, au lendemain du résultat des élections européennes, le socialiste a jugé que la décision intervenait « au pire moment et dans les pires circonstances », en pleine guerre en Ukraine et à quelques semaines des Jeux Olympiques.