Major Mouvement se confie sur sa taille et le harcèlement subi

«Dès le départ, ça ne se passe pas comme prévu.» Il est le kiné le plus en vue des réseaux sociaux. Depuis 2017, Grégoire Gibault donne des conseils dans des vidéos, sous le pseudonyme Major Mouvement . Son succès n’est plus à prouver avec ses 1,37 million d’abonnés sur YouTube et presque autant (978.000) sur Instagram. Pourtant, le kiné-influenceur de 37 ans ne déborde pas de confiance en lui. Son enfance est marquée, comme il le confie à Frédéric Lopez dans «Un dimanche à la campagne» ce 5 janvier, par le grave accident de son père mais aussi son retard de croissance. 

«Mes parents divorcent quand j’ai deux ans et un an plus tard – c’est difficile pour moi d’en parler parce que je ne m’attendais pas à me faire prendre par l’émotion comme ça, je n’en parle pas publiquement – mon père a eu un gros accident de voiture. Il était jeune divorcé, il avait 32 ans. Il est allé dîner avec ses amis et il a loupé un virage. Sa tête a tapé sur un pylône et donc de ça il a eu un traumatisme crânien. Il a ce qu’on appelle une hémiplégie.» Le kiné raconte alors avoir vécu une partie de son enfance faisant des allers-retours au centre de rééducation des Invalides à Paris. 

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«J’avais honte d’être différent», explique-t-il. En plus des conséquences de cet accident, Grégoire doit composer avec un retard de croissance. «Pour moi c’était la goutte d’eau qui faisait déborder le vase. […] Je me faisais traiter de tous les noms, je me faisais casser la gueule parce que j’étais plus petit et par des plus petits.» Le jeune homme se met alors au rugby où il occupe le poste de demi de mêlée. «Quand je suis allé au rugby j’ai été accueilli pour qui j’étais. Le petit déconneur. J’avais en face de moi des gens d’1m70 alors que je faisais 1m12, littéralement. En face, on se foutait de ma gueule quand j’arrivais, et à la fin on me serrait la main.» Et si ce sport d’équipe lui permet d’évoluer dans un environnement où sa juste valeur est reconnue, sa taille reste un problème de nombreuses années. 

«J’ai grandi entre ma terminale et ma deuxième année de fac. Pour vous donner un ordre d’idée quand j’étais en terminale, une fois on attendait avant de rentrer en classe et il y avait les sixièmes juste à côté qui attendaient aussi. Et là il y a une surveillante qui vient me voir et me dit : “t’es gentil mais tu retournes avec ceux de ta classe”», confie le kiné autour de la table où les invités préparent le repas du soir. Frédéric Lopez souligne alors qu’aujourd’hui, les gens ne peuvent pas s’imaginer ce qu’il a vécu. «Oh ça se voit quand même», rétorque Major Mouvement avant d’ajouter : «Moi ma plus grosse épreuve c’est les tabourets. Souvent quand on est sur un tabouret et qu’on en sort, les gens normaux sont plus hauts. Moi il y a toujours ce truc de “il fait la même taille en fait”.»

«À chaque fois que je rentre dans une pièce, c’est la première chose à laquelle je pense.» «Qui est grand ? Qui n’est pas grand ? Quelle distance je dois avoir pour paraître moins petit ? Est-ce qu’il y a une marche où je peux m’y mettre discrètement pour que j’aie l’air un peu plus grand ? Quelles chaussures mettre ?», sont les questions que Grégoire Gibault se pose continuellement.