Nouvelles

Mais où sont-ils allés…

Il n’avait pas dit son dernier mot. En tête depuis la pointe de Barfleur et après un petit positionnement stratégique avant d’entamer la descente du golfe de Gascogne, cédant sa place de leader pour quelques heures, Alexis Loison (GROUPE REEL) a, dans la nuit noire, creusé un écart important. Cet écart est le plus important depuis le départ de cette première étape de La Solitaire du Figaro Paprec. Alexis Loison fait la course en tête avec près de 7 milles d’avance sur Romain Le Gall (Centre excellence voile – Secours populaire 17) qui réalise ici une très belle performance. Régulier depuis le départ du Havre, Romain fait partie des soutiens du groupe de l’Est et, comme Alexis Loison, s’est également replié vers le centre. Une manœuvre qui lui a permis, au petit matin, d’être en troisième position à 50 milles de l’arrivée. Loïs Berrehar (Skipper Macif 2022), positionné plus à l’Est, est actuellement deuxième, à 6,4 milles.

Outre cette prise de contrôle nette et précise d’Alexis Loison, le fait de la nuit est le magnifique dépassement réalisé par Charlotte Yven (Skipper Macif 2023) qui, grâce à un empannage quelques minutes avant ses équipiers, a réussi à se glisser sous le vent du peloton et se retrouve sur une route intermédiaire intéressante pour la suite, derrière Tom Dolan (Smurfit Kappa – Kingspan). Tom Dolan et Charlotte Yven sont respectivement sixième et douzième au score provisoire de 7h.

« J’ai l’impression que ma nuit s’est plutôt bien passée. J’ai rattrapé le groupe des deux CMB, performance et espoir. Cette option d’empanner un peu plus tôt était une bonne idée. Je ne voulais pas dépasser une limite que je m’étais fixée et, pour moi, c’était le bon moment. Il faut se faire confiance et suivre sa stratégie. Il me reste 57 milles, il faut continuer à mettre le pied sur l’accélérateur et confirmer l’option avec la vitesse. La nuit est très noire, j’ai une main sur la barre, une sur l’écoute et j’essaie de faire vibrer la quille. Je vois quelques orages au loin, ce n’est pas fini. C’est une étape très longue qui met les jambes à rude épreuve mais on a pu profiter de longs bords pour recharger les batteries », confiait Charlotte Yven.

En bordure du groupe central, le rookie Adrien Simon (FAUN) apprécie cette première étape : « Ça va être rapide jusqu’à Gijón. Depuis une trentaine de milles, la navigation est intense. On passe une petite dorsale avec la bascule au nord, nord-est qui nous oblige à empanner. On fait maintenant route vers Gijón. Il commence à faire chaud, c’est agréable. Je ne sais pas où est la tête de flotte mais ils ont trouvé un petit trou pour passer. On a réussi à creuser un peu l’écart hier mais au final, non. Je suis assez content, c’est ma première Solitaire, ma première étape, que ça se passe comme ça je suis assez satisfait. Pour l’instant je me suis vraiment éclaté sur cette étape. Je ne savais pas à quoi m’attendre, c’est que du bonheur. J’ai aussi hâte d’aborder les deux autres étapes. »

Le classement de ce matin a laissé une petite surprise quand on voit les écarts qui se sont créés durant la nuit. Une question revient, où sont-ils allés ? Il est certain qu’à leur arrivée sur les pontons de Gijón cette question reviendra souvent. Une question que partage également Pep Costa.

« Je fonce à fond sous spi à 13, 14 nœuds, ça va vite. Je suis à égalité avec Gaston Morvan et Victor Le Pape, les deux marins de la Région Bretagne – CMB, c’est une bataille difficile. On va essayer de revenir un peu sur ceux de devant mais ça ne va pas être facile. Je ne sais pas où ils sont passés. Il reste 60 milles, ça va aller vite. Il faut s’accrocher. Je ne me suis pas beaucoup reposé hier. C’était très variable en intensité, beaucoup de manœuvres, pas propices à récupérer un peu. Il faut aller tout droit, mais ça va s’arranger. La mer est super pour accélérer, j’espère que ça va rester comme ça, pas plus fort sinon ça va se compliquer. » confié Pep Costa (VSF Sports) lors de l’émission radio de ce matin.

Au fur et à mesure que les milles défilent, les partisans de l’option occidentale se font de plus en plus distancer par le groupe centriste. A l’heure actuelle, à moins de 45 milles de l’arrivée, l’option centre-est semble la plus susceptible d’arriver en tête. Il faudra garder un œil sur le dernier système que traversent actuellement les marins. En effet, des orages commencent à illuminer le ciel sur la route des solitaires. L’arrivée à Gijón ne sera pas si simple que ça et il faudra faire preuve de la plus grande vigilance pour éviter les embûches de ce débarquement sur le sol espagnol.

Cammile Bussière

One of the most important things for me as a press writer is the technical news that changes our world day by day, so I write in this area of technology across many sites and I am.
Bouton retour en haut de la page