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« Mais comment fait-elle? » : au concert de Taylor Swift, c’était la fièvre du samedi soir à Paris

« Mais comment fait-elle? »  : au concert de Taylor Swift, c’était la fièvre du samedi soir à Paris

La chanteuse américaine conclut ce dimanche soir une série de quatre représentations à guichets fermés à Paris La Défense Arena dans le cadre de sa très lucrative tournée mondiale.
Plus qu’un spectacle, un moment de communion pour ses fans qui ont chanté ses plus grands tubes à l’unisson pendant plus de trois heures.
TF1info s’est glissée au milieu de la foule lors de la troisième émission donnée ce samedi 11 mai alors que l’Europe était fascinée par l’Eurovision.

Les yeux de certaines personnes étaient rouges à force de trop pleurer, la voix brisée à force de trop chanter. Les jambes étaient lourdes mais les sourires étaient omniprésents. Avec les mêmes questions. « Mais comment fait-elle ? Elle ne s’arrête pas, c’est impressionnant »entend-on dans notre dos à la sortie de Paris La Défense Arena où Taylor Swift vient de conclure son troisième concert consécutif ce samedi 11 mai.

Un show minutieux de plus de 3 heures durant lequel la chanteuse américaine revisite la quasi-totalité de sa discographie, soit « 18 ans de musique ». Il ne manque que son tout premier album à son « Eras Tour », une tournée monstre entamée l’année dernière aux Etats-Unis qui fait sa première étape en Europe dans la capitale française.

Heureux de vous rencontrer

Taylor Swift en anglais

« Je n’arrive pas à croire que nous participons à la plus grande tournée de l’histoire », note Hayley Williams, chanteuse du groupe Paramore qui faisait la première partie. « The Eras Tour » a déjà généré plus d’un milliard de dollars de revenus, plus de 150 concerts programmés dans 54 villes du monde et 46 chansons interprétées. C’est aussi une ponctualité rarement vue, Taylor Swift arrivant sur scène avec trois minutes d’avance.

Longtemps résistant à son monde né de country, le public français a fini par céder aux chants de la sirène de Pennsylvanie, allant jusqu’à établir un nouveau record de fréquentation à Paris La Défense Arena avec plus de 45 000 spectateurs rassemblés par soirée. Parmi eux, l’astronaute Thomas Pesquet qui a jeté une bouteille à la mer pour trouver une place.

Taylor Swift l’a bien compris et la cajole à sa manière Swifties de la France en enchaînant de courts discours en français. UN « Salut ! » – prononcé « Salut! » – suivi de « heureux de vous rencontrer » et un « Je vous aime tous » qui a laissé nos… voisins américains indifférents. Car dans cette salle comble, plus d’un quart venaient des Etats-Unis selon la presse américaine. La faute aux prix prohibitifs outre-Atlantique qui ont fait un voyage en Europe pour entendre la star chanter moins cher. Ce dernier affiche uniquement un « objectif personnel » : recréer la magie de ses précédentes tournées, « époque après époque »pour ceux qui n’étaient pas présents.

« J’espère que lorsque vous entendrez ces chansons après ce soir, vous penserez à nous et aux souvenirs que nous créons ici. », sourit-elle au début, guitare à la main avant de lancer « Lover ». La scénographie a été conçue pour cela, aidée par des bracelets lumineux aux poignets des spectateurs qui scintillent au rythme du spectacle. Les séquences spectaculaires s’enchaînent à l’aide d’un écran géant et d’une projection en forme de losange, d’où la chanteuse s’élève au rythme des titres, entourée de ses danseurs, choristes et musiciens.

Aussi à l’aise pour chanter sur le toit d’un chalet que pour danser sur une chaise façon burlesque, Taylor Swift fait vibrer d’un simple mouvement du doigt une foule impatiente qui connaît chacune de ses chansons par cœur. Y compris lorsqu’ils durent plus de 10 minutes, comme le sublime « All Too Well », issu de la réédition de l’album Rouge. Au défilé des hits répond celui de ses costumes, une dizaine au total, où les bodys à paillettes se mêlent aux robes à volants qu’elle fait virevolter.

Chansons surprises

Un éclectisme qui fait également écho à celui de son répertoire. Taylor Swift insiste sur le fait qu’elle aime se lancer des défis en tant qu’artiste et qu’elle est déterminée à s’en souvenir. Le public crie autant sur la douce pop de 1989le dévastateur de Réputationles gens de Folklore Et Toujours que le pays de Intrépide.

« Je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer à quel point vous chantiez fort les chansons de cet album, alors j’ai pensé que je chanterais peut-être une de mes préférées. », raconte-t-elle ce samedi lors de la session acoustique qui la voit reprendre seule deux morceaux différents à chaque concert, à la guitare puis au piano. Une section surprise qui a encore une fois mis la foule en haleine, en hurlant les paroles de « Hey Stephen » puis « Maroon », de l’opus lauréat d’un Grammy. Minuits.

Pour la première fois depuis trois soirées, Taylor Swift a retiré ses écouteurs pour entendre par elle-même l’ambiance électrique de la pièce. Le résultat a été près de 2 minutes d’applaudissements et de cris qui ont semblé surprendre le principal concerné, habitué à expirer après avoir chanté « Champagne Problems ». C’est le seul moment de respiration que s’autorise la jeune femme de 34 ans, véritable machine à l’endurance saisissante dans un tourbillon sans temps mort.

On manque presque des longs discours qu’elle avait l’habitude de prononcer avant chaque chanson lors de ses précédentes tournées, expliquant en détail le pourquoi du comment de ces morceaux qu’elle prend tant de plaisir à écrire.

Son nouvel album à l’honneur

Cette fois, Taylor Swift laisse ses paroles parler pour elle. Trois semaines après la sortie de Le département des poètes torturéselle a intégré sept de ses titres à l’exposition dans un tableau qu’elle qualifie elle-même de « Comédie musicale sur la colère féminine ». Un moment d’une grande intensité qui la voit presque léviter sur scène, se transformer en danseuse de cabaret mais aussi être menacée par une soucoupe extraterrestre.

« Hors de ce monde »disent les Anglo-Saxons. « Extraordinaire »comme le succès de celle qui est devenue la popstar la plus populaire du moment, la première artiste milliardaire grâce à sa seule musique.

  • Taylor Swift en concert à Sydney, en Australie, le 23 février 2024.

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Il y a encore beaucoup de gens, fermés à ce qu’elle peut offrir, qui se demandent comment Taylor Swift en est arrivée là. Il n’en demeure pas moins que son « Eras Tour » s’impose comme une démonstration de force, tant sur le plan artistique qu’économique. Sa voix, aussi claire qu’en studio, fait tourner les têtes autant que les stands de merchandising chauffent les cartes de crédit. Alors qu’elle entame sa dernière chanson de la soirée, Slimane monte sur scène pour défendre les chances de la France à l’Eurovision, autre moment de communion musicale.

A mi-parcours de ces six concerts en France, Taylor Swift a encore davantage scellé son histoire d’amour avec son public français avant de se produire à Lyon en juin. On ressort du « Eras Tour » rincé mais boosté par l’expérience. Avec l’envie de rester encore un peu dans cette bulle de bienveillance où les amitiés se nouent comme des bracelets de perles faits maison, portant les noms des chansons de la nouvelle icône de la pop culture.


Delphine DE FREITAS

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