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Madagascar, berceau des baobabs africains (et australiens)

La célèbre « allée des baobabs », près de Morondava, à Madagascar, en 2019.

Où sont apparus les premiers baobabs ? Paru mercredi 15 mai dans le magazine Nature, La résolution de cette énigme mène à Madagascar, selon les résultats d’une vaste étude génomique menée par une équipe internationale dirigée par des scientifiques du Jardin botanique de Wuhan (Chine) et de l’Université Queen Mary de Londres.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs, qui ne cachent pas leur fascination pour cet arbre « avec une forme grotesque, une taille gigantesque et une longévité légendaire », séquencé les génomes de huit espèces connues, toutes regroupées dans le genre Adansonia, nommé d’après le botaniste français Michel Adanson, qui a décrit pour la première fois l’arbre au Sénégal au milieu du XVIIIe sièclee siècle. Six de ces espèces se trouvent à Madagascar, une autre peuple les savanes africaines et les dernières nidifient au nord-ouest de l’Australie.

L’analyse des gènes de ces différentes espèces a permis aux scientifiques de retracer une espèce souche dont l’apparition était localisée à Madagascar il y a 41 millions d’années, avant de se diversifier par hybridation il y a 20 millions d’années. des années plus tard. Ce n’est que plus tard qu’une de ces espèces (Adansonia digitée) aurait quitté la Grande Île pour conquérir le continent africain, tandis que‘Adansonia gregorii émigré en Australie.

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Selon les chercheurs, seul le scénario de l’origine malgache des baobabs permet de comprendre les flux génétiques observés entre les différentes espèces. Tout en défendant la solidité de leur travail, ils reconnaissent néanmoins que le sujet ne peut être considéré comme définitivement réglé. Pour cela il faudra « matières fossiles ou autres informations historiques pertinentes ».

Vulnérabilité

L’étude des caractéristiques génétiques des espèces endémiques de Madagascar amène également les chercheurs à pointer la vulnérabilité de deux d’entre elles : Adansonia grandidieri, qui constitue entre autres la fameuse « allée des baobabs » située sur la côte ouest, près de Morondava, et Adansonia suarezensis, dont les populations sont concentrées au nord de l’île.

Leur faible diversité génétique et les niches écologiques étroites auxquelles elles sont adaptées limitent leur capacité à s’adapter à la fragmentation de l’habitat et au changement climatique, expliquent-ils, plaidant pour le renforcement de la protection des deux espèces, désormais inscrites à l’Union internationale pour la conservation des espèces. Nature (UICN) Liste rouge des espèces menacées.

Des travaux antérieurs avaient déjà alerté sur les conséquences du réchauffement climatique pour l’arbre emblématique de Madagascar. Selon une étude publiée en 2021 dans la revue Biologie du changement global Selon une équipe dirigée par des scientifiques du Centre de coopération internationale en recherche agricole pour le développement (CIRAD), l’augmentation des écarts de température pourrait être fatale aux arbres dépendants d’un environnement jusqu’ici caractérisé par de très faibles amplitudes thermiques.

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Cet écart augmentant jusqu’à 1°C d’ici la fin du siècle, comme le prédisent les scénarios du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), de nombreuses espèces devront migrer vers le nord, là où les variations de température sont les plus faibles. Mais en raison des limitations terrestres, tout le monde ne pourra pas le faire, explique l’étude. Adansonia suarezensis pourrait ainsi disparaître complètement de son aire de répartition d’ici la fin du siècle.

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Eleon Lass

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