Maia Sandu, la présidente qui a mis la Moldavie sur la carte
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Maia Sandu, la présidente qui a mis la Moldavie sur la carte

Maia Sandu, la présidente qui a mis la Moldavie sur la carte

Elle veut être la présidente du compromis dans un pays très divisé. Elue avec 55% des voix face à un rival soutenu par les prorusses, Alexandr Stoianoglo, Maia Sandu, 52 ans, a rappelé dans son discours de victoire qu’elle avait « entendu toutes les voix, y compris les voix critiques », promettant d’être le président de « tous ». Première femme à occuper, en 2020, les plus hautes fonctions de cet État situé entre l’Otan et la sphère d’influence russe, Maia Sandu a longtemps cherché à accommoder le président russe Vladimir Poutine tout en normalisant ses relations avec l’Occident. Avant l’invasion de l’Ukraine, elle était présidente d’une petite république post-soviétique.

Elle est aujourd’hui une personnalité européenne de premier plan, renforcée par sa victoire dimanche au second tour des élections. Personnalité européenne désormais car, depuis que l’Ukraine voisine vit sous les bombes du Kremlin, elle insiste sur le fait que les 2,6 millions de Moldaves doivent s’intégrer au plus vite dans la famille européenne.

Sa personnalité discrète et son sourire timide contrastent avec son courage et sa « détermination » selon Emmanuel Macron à défendre un « cap clair » pour son pays face aux ingérences de Moscou, peu soucieuse de ses velléités d’indépendance. Née sous l’URSS dans le village de Risipeni, à la frontière roumaine, elle est à peine adulte lorsque son pays accède à l’indépendance en 1991. Diplômée en gestion et relations internationales, elle débute sa carrière dans les coulisses du ministère des Affaires étrangères. . Mais, déçu par les échecs de son pays, il part travailler pour la Banque mondiale, d’abord à Chisinau puis à Washington.

Un président tenace

Jusqu’au « tourbillon » qui l’a amenée à la présidence : en 2012, elle reçoit « une offre inattendue » et accepte de « diviser ses revenus par 15 » pour occuper un portefeuille ministériel, celui de l’Éducation. «Je n’avais pas prévu de devenir politicienne», a-t-elle avoué lors d’un discours prononcé en 2022 devant des étudiants de l’Université Harvard, où elle a étudié. « Mais j’ai décidé que ne pas vouloir vivre dans un pays dirigé par des gens corrompus » ne signifiait pas nécessairement « devoir changer de pays ». Face aux « difficultés » et aux « discours de haine », elle dit apprendre la « résilience ». Et n’abandonnez pas. En plaçant des caméras de surveillance dans les salles d’examen, il a réduit le taux de réussite au baccalauréat de 95 % à 59 %. De quoi faire passer le message : on ne paie plus les diplômes. Au pouvoir, Maia Sandu comprend que dans un système corrompu par les oligarques, elle doit fonder sa propre équipe. En 2016, elle crée le Parti Action et Solidarité (PAS) grâce à ses économies mais perd à l’élection présidentielle.

Elle chasse la corruption

Elle entre au Parlement avant d’être brièvement nommée Premier ministre et, à la suite d’un spectaculaire scandale de corruption – 12 % du PIB ont disparu en quelques mois -, elle remporte l’élection suprême en 2020 avec 57,7 % des voix. . Jugée sous-estimée par ses adversaires qui la voyaient, elle et son équipe, comme « une bande d’intellectuels », elle a chassé la corruption et lancé un vaste programme de réformes, qui reste inachevé dans la justice. Il faut aller « plus vite », a-t-elle admis dimanche soir.

Dès les premières bombes en Ukraine, Maia Sandu coupe les ponts avec Moscou, accueille des dizaines de milliers de réfugiés et frappe à la porte de l’Union européenne (UE), son « Plan Marshall ».

Tournée vers l’Europe

En juin 2023, elle a marqué les esprits en invitant 46 chefs d’État et de gouvernement au sommet de la Communauté politique européenne, du jamais vu dans ce pays peu habitué aux honneurs. Un an plus tard, les négociations d’adhésion avec l’UE sont officiellement ouvertes. Parlant couramment le roumain, l’anglais et le russe, le président moldave bénéficie du « respect et de la reconnaissance » des dirigeants occidentaux, commente pour l’AFP Armand Gosu, un historien roumain spécialiste des pays ex-soviétiques et de la Russie. « Elle représente une grande opportunité pour la Moldavie », estime-t-il, soulignant qu’elle est probablement le premier dirigeant du pays « d’une telle envergure internationale ».

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