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Mahamat Idriss Déby déclaré vainqueur de l’élection présidentielle, son concurrent Succès Masra conteste les résultats provisoires

Mahamat Idriss Déby déclaré vainqueur de l’élection présidentielle, son concurrent Succès Masra conteste les résultats provisoires
Le président tchadien sortant, Mahamat Idriss Deby Itno, à N'Djamena, le 6 mai 2024.

Au Tchad, le chef de l’Etat sortant, Mahamat Idriss Déby Itno, a été élu président de la République dès le premier tour du scrutin avec 61,03% des voix, selon des résultats officiels provisoires communiqués jeudi 9 mai.

Une heure avant le début de la conférence de promulgation organisée par la Commission électorale dans la capitale, N’Djamena, patrouillée par les militaires, son premier ministre et concurrent à ce scrutin, Succès Masra, avait contesté ces résultats provisoires et affirmé être arrivé en tête le premier tour.

Compilation des résultats par propre camp « consacre la victoire du premier tour, celle du changement par rapport au statu quo »a déclaré M. Masra dans un long discours diffusé sur sa page Facebook. « La victoire est brillante et sans tache »» a-t-il proclamé. « Ne laissez pas votre destin vous être volé » dit M. Masra. Il a également appelé la police à « refuser d’obéir aux ordres injustes »appelant les Tchadiens à « se mobiliser pacifiquement »mais « fermement » faire « faire sortir la vérité des urnes ».

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L’enjeu des élections est de taille : pour le général Mahamat Idriss Déby Itno, fils de l’ancien président Idriss Déby (décédé en 2021), hissé par un groupe d’officiers sur le fauteuil de son père, il s’agit de légitimer son pouvoir par les urnes. Le gouvernement se félicite également d’organiser la première élection présidentielle parmi des pays africains (Mali, Guinée, Burkina Faso, Niger) qui ont connu des changements de régime non démocratiques ces dernières années.

Son rival, Succès Masra, est rentré au Tchad le 3 novembre 2023 après un an d’exil et a été nommé chef du gouvernement suite à un accord politique avec le gouvernement. M. Masra, âgé de 40 ans, s’était alors attiré les foudres de ses anciens alliés de l’opposition et de la société civile, qui le considèrent désormais comme un « candidat prétexte » utilisé pour donner l’illusion d’un scrutin ouvert.

Les observateurs mis à l’écart

En rassemblant des foules considérables lors de sa campagne, le premier ministre est finalement apparu comme un rival susceptible d’inquiéter Mahamat Idriss Déby Itno. Son parti, Les Transformateurs, a dénoncé, dès mercredi, « violences et menaces graves » contre son leader et ses partisans ainsi que contre la fraude, appelant  » les gens «  a « défendez votre volonté exprimée dans les urnes ». Le succès Masra a fait l’objet de  » surveillance «  et de « menaces contre sa sécurité (…) extrêmement sérieux »a assuré son parti, dans un communiqué publié sur sa page Facebook.

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L’Union européenne a de son côté déploré l’exclusion de 2 900 observateurs de la société civile, ce qui, selon elle, nuit  » transparence «  de l’élection présidentielle, mis en doute par l’opposition et plusieurs ONG internationales. Ce dernier avait déjà émis des réserves sur « crédibilité » et la transparence d’une élection qu’ils jugeaient, en phase avec l’opposition, décidée d’avance en faveur de Mahamat Idriss Déby Itno.

Le Monde avec l’AFP

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