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« Made in France », le documentaire sur le DJ le plus influent du rap français séduit le public

La carrière de DJ Mehdi est retracée dans un documentaire d'Arte qui ravit les connaisseurs comme les néophytes.
Taylor Hill / FilmMagic La carrière de DJ Mehdi est retracée dans un documentaire d’Arte qui ravit les connaisseurs comme les néophytes.

Taylor Hill / FilmMagic

La carrière de DJ Mehdi est retracée dans un documentaire d’Arte qui ravit les connaisseurs comme les néophytes.

MUSIQUE – Visionnaire. C’est ainsi que le décrivent la plupart des acteurs du documentaire. DJ Mehdi : Made in Francede Kery James à Pedro Winter. Le producteur autodidacte est le premier artiste français à avoir concilié le rap le plus « hardcore » et l’électro, deux spécialités hexagonales qui semblaient tout opposer dans les années 90. Arte lui a consacré une série documentaire qui a séduit les téléspectateurs.

Dans la docu-série DJ Mehdi : Fabriqué en France, Arte retrace l’immense carrière de DJ Mehdi à travers de nombreuses archives vidéo et sonores mais aussi à travers des entretiens exclusifs réalisés avec les plus célèbres rappeurs ou DJ français, tous admiratifs du travail de l’artiste. Les six épisodes, d’une durée comprise entre 31 et 50 minutes, sont réalisés par son ami et cinéaste, Thibaut de Longeville. Ils s’efforcent de capter l’essence d’un personnage qui a laissé une empreinte indélébile sur la musique française.

Les retours sur le documentaire sont (presque) aussi unanimes que son sujet. Rappeurs, beatmakers, journalistes spécialisés, DJ et fans anonymes sont pour la plupart enthousiastes quant à la qualité du travail effectué sur la mini-série pour retranscrire au mieux l’influence du DJ.

Diabi, beatmaker et ingénieur du son français pour plusieurs rappeurs (Nekfeu, Sneazzy, Alpha Wann, Népal, etc.). Membre des collectifs 75e session et The French Touch Connection.

Moussa Mansaly dit Sam’s, rappeur et acteur (Vie scolaire, Validé, Simplement Noir, Borgo, etc.).

Narjes Bahhar, responsable éditoriale Rap et R&B français chez Deezer.

Hyconiq, média spécialisé dans la culture hip-hop.

L’odyssée d’un « directeur du son »

Mehdi Faveris-Essadi n’a que 13 ans lorsqu’il rencontre Alix Mathurin (Kery James), de 11 mois sa cadette, et son « grand frère » Manu Key. Les deux rappeurs sont rapidement impressionnés par la technique de celui qui sera plus tard connu sous le nom de DJ Mehdi. Issu d’une famille franco-tunisienne passionnée de musique, le jeune homme se construit un « sampler », un instrument de musique électronique capable d’enregistrer et de modifier des échantillons sonores. Grâce à des pièces détachées et des plans de Roland (une célèbre marque de sampler) qu’il parvient à se procurer, il développe son savoir-faire dans le domaine jusqu’à devenir, très jeune, une référence.

Après ses premiers succès au sein du groupe Ideal J, il crée son propre label Alariana Records avec son oncle Choukri Essady. C’est également à cette époque qu’il rencontre MC Solaar, alors l’une des têtes d’affiche de la scène rap en France. Par son intermédiaire, il rencontre Philippe « Zadar » Cerboneschi et Hubert « Boombass » Blanc-Francard, membres du groupe Cassius et représentants de la French touch.

Le compositeur éclectique réunira ces deux mondes opposés. Il fera tomber les barrières, notamment aux Victoires de la Musique, où il offre au groupe 113 (Rim’K, Mokobé, AP) un doublé inédit (« Album rap, reggae ou groove de l’année » mais surtout « Révélation de groupe ou d’artiste ») pour un album de rap.

Éminent représentant de la French touch

L’artiste enchaîne ensuite les productions pour toutes les grosses têtes d’affiche de l’époque (Rohff, Booba, Diam’s, etc.) avant de se consacrer à l’électro en signant chez le label Ed Banger Records. Avec les groupes Justice, Cassius et Daft Punk, il incarne la French touch outre-Atlantique dans les années 2000 en mixant dans tous les plus grands festivals dont Coachella.

En 2011, il a fait une chute mortelle de huit mètres depuis la mezzanine vitrée d’un appartement parisien. Il a reçu des hommages du monde entier, de M. à Pharrell Williams en passant par Katy Perry et David Guetta.

Ce documentaire met en lumière le parcours atypique d’un jeune banlieusard qui s’est réveillé dans la scène hip-hop émergente du Val-de-Marne dans les années 90 et s’est hissé au sommet du DJing mondial.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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