Macron veut développer la lecture, une « bonne addiction » pour contrer l’omniprésence des écrans
POLITIQUE – Toutes les addictions ne se valent pas. En visite au Salon du Livre, au Grand Palais Ephémère, à Paris, ce vendredi 12 avril, Emmanuel Macron a déclaré vouloir lancer un « initiative majeure » pousser les jeunes vers les livres et les détacher des écrans. Ceci, alors que les résultats d’une étude récente sont alarmants sur le rapport des jeunes à la lecture.
« Evidemment (ces résultats) m’inquiètent »a réagi Emmanuel Macron lors de sa déambulation, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo en tête d’article. Le chef de l’Etat a notamment chargé sa ministre de la Culture Rachida Dati de se pencher sur le dossier, afin d’élaborer « une forme de bonne addiction, addiction aux livres, à l’apprentissage, à la connaissance, à la poésie, aux romans, aux essais ».
Le 9 avril, une étude réalisée par l’institut Ipsos pour le Centre national du livre révélait que les 16-19 ans ne passaient en moyenne que 12 minutes par jour le nez dans un livre. Soit 25 fois moins de temps que sur les écrans (5 heures 10 minutes par jour). Un constat qui vaut également chez les plus jeunes : 19 minutes pour lire contre 3 heures 10 minutes en moyenne sur un écran pour les 7-19 ans. Les raisons évoquées sont multiples : une intensification de l’addiction aux écrans d’une part mais aussi l’effet du mimétisme, avec 18% des jeunes déclarant que leurs parents ne lisent jamais de livres. La crise sanitaire a aussi joué un rôle dans cet abandon de la lecture.
» Systématiser » temps de lecture quotidien
Pour y remédier, Emmanuel Macron a évoqué plusieurs pistes*, comme une meilleure présence des livres « dans tous les endroits où se trouvent nos enfants » : écoles, bibliothèques, mais aussi crèches par exemple. Le président s’interroge également sur la possibilité de « systématiser ces rites de lecture quotidiens » : « Un quart d’heure, une demi-heure de lecture chaque jour pour nos enfants, je crois que c’est un geste très simple que l’on peut organiser dans la société »dit-il sans plus de détails.
Il souhaite en outre « sensibiliser les parents » pour l’utilisation des écrans et compte sur la mission lancée en janvier 2024 et dont les conclusions sont attendues prochainement. Le 7 avril, la ministre de l’Éducation nationale Nicole Belloubet s’est déclarée favorable à l’expérimentation d’un « rupture numérique complète » sur le temps scolaire au collège. Elle a parlé cinq jours après la violente agression contre une écolière sur fond « invective » sur les réseaux sociaux selon les premiers éléments de l’enquête.
Autre sujet d’inquiétude pour le chef de l’Etat : le prix unique du livre. Lors de son discours à la presse ce vendredi, Emmanuel Macron a commencé à esquisser un « contribution au marché du livre d’occasion « . Une manière de répondre aux revendeurs qui attribuent une étiquette » Comme neuf » à certaines œuvres afin de contourner le prix de vente unique en les vendant comme objets d’occasion. A ce sujet, le président a promis que Rachida Dati ferait des annonces plus détaillées d’ici la fin du Salon, ce dimanche 14 avril.
*Et si vous vous demandez quel est ce livre qu’Emmanuel Macron a entre les mains lors de ce discours, la réponse est la suivante : Avant le Big Bang… L’écume quantique des impulsions primordialesun ouvrage écrit par l’ingénieur Michel Munoz, publié aux Trois Colonnes.
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