Macron se rend en Nouvelle-Calédonie pour faire face à la crise sur un territoire instable – POLITICO
L’ultimatum de Macron
Son plan : pousser les deux parties à négocier un accord pour mettre fin aux manifestations.
Dans une lettre envoyée la semaine dernière aux représentants calédoniens, pour et contre l’indépendance, le président français a qualifié la réforme du corps électoral de « principe démocratique ». Macron a ajouté qu’il était désormais « de sa responsabilité » de convoquer une session ad hoc, mais a ouvert la porte à l’abandon du projet de loi en faveur d’une réforme constitutionnelle plus large si les forces politiques locales parvenaient à trouver un accord.
Sous le départ de Macron, la stratégie n’a pas changé : un conseiller présidentiel a déclaré que Macron adopterait une « posture d’écoute », mais restait déterminé à convoquer les législateurs à un vote avant juillet à moins qu’il ne perçoive la possibilité d’un accord imminent. Il y a ici un équilibre délicat pour Macron, car le report du vote pourrait être considéré comme une cession à la violence.
Les tentatives de médiation ont jusqu’à présent échoué : une réunion vidéo à trois entre les législateurs calédoniens des deux côtés du débat sur l’indépendance et Macron a été annulée la semaine dernière, la présidence française ayant déclaré que les responsables locaux n’étaient pas disposés à se parler.
Dans un communiqué, le Front de libération nationale kanak et socialiste indépendantiste a déclaré que « la seule réponse à cette crise est politique » et a appelé l’État français à mettre en place « une dernière étape dans le processus d’indépendance ». Nicolas Metzdorf, parlementaire farouchement anti-indépendantiste et membre du groupe Renaissance pro-Macron à l’Assemblée nationale, a déclaré qu’il resterait « vigilant pour garantir que les valeurs démocratiques que nous défendons soient défendues » lors des entretiens organisés lors de la visite de Macron.
Trois référendums sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie ont eu lieu entre 2018 et 2021. Les électeurs ont choisi de rester en France lors des deux premiers votes, mais le troisième a été marqué par une faible participation, les séparatistes ayant appelé leurs partisans à boycotter le vote en raison du refus de l’État de le reporter en raison de la pandémie de Covid-19.
Sarah Paillou a contribué à ce reportage.