Macron rejette la nomination du Premier ministre, ses opposants se révoltent

Le député Sacha Houlié, qui était membre de l’aile gauche du camp présidentiel, ne « siègera » pas au sein du groupe Renaissance, a-t-il indiqué mercredi, expliquant qu’il « travaillait » à la création d’un autre groupe allant de « la droite sociale à la gauche socialiste ».

« Clairement, nous essayons de créer un groupe qui aille de la droite sociale à la gauche socialiste pour que la France soit gouvernable. Toutes les bonnes volontés sont les bienvenues », a-t-il souligné auprès de l’AFP, alors que le camp présidentiel est en pleine turbulence après les législatives.

« Je ne siégerai pas au groupe Renaissance », a ajouté l’ancien président de la commission des Lois, figure historique du parti de Macron.

Les cheminots CGT appellent à des rassemblements devant les préfectures et aux abords de l’Assemblée nationale, jeudi 18 juillet, pour réclamer la formation d’un gouvernement issu du Nouveau Front populaire. « Nous exigeons le respect des urnes », peut-on lire dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux ce mercredi.

Le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, a réagi à la lettre du président de la République adressée aux Français. « Il ne respecte pas le suffrage, il ne respecte pas qu’il y ait aujourd’hui une coalition : le Nouveau Front populaire qui a fait élire le plus de députés à l’Assemblée nationale », a déploré Fabien Roussel sur LCI.

Il a ajouté : « Bien sûr, elle a une majorité relative, il faut avoir de l’humilité. Il faut savoir travailler avec les autres, construire des majorités sur des textes de loi. Mais il faut qu’il entende ça, il faut qu’il arrête d’esquiver le résultat des urnes. »

Selon Fabien Roussel, « les Français ont voté, ils veulent des réponses à leurs inquiétudes ». Et de conclure : « C’est une forme de déni ».

« Si je comprends bien, dans sa lettre, Emmanuel Macron propose de bloquer LFI, qu’il a contribué à élire il y a trois jours et grâce à qui les députés Renaissance ont été élus, il y a trois jours également… Ce cirque devient indigne », écrit Marine Le Pen sur X.

Emmanuel Macron « refuse de reconnaître le résultat des urnes » et doit donc « s’incliner » et « appeler » le Nouveau Front populaire, a dénoncé Jean-Luc Mélenchon, tandis que le chef de l’Etat estime que « personne » n’a gagné les législatives et appelle les forces politiques républicaines à « construire une majorité solide ».

« Le président refuse de reconnaître le résultat des urnes qui ont placé le Nouveau Front populaire en tête des voix et des sièges à l’Assemblée », a-t-il accusé sur X.

« C’est le retour du droit de veto royal sur le suffrage universel (…) C’est le retour des agissements de la IVe République », a-t-il ajouté.

« Si l’extrême droite est arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix, vous avez clairement refusé de la laisser entrer au gouvernement », a écrit Emmanuel Macron dans une lettre adressée aux Français et publiée dans la presse régionale.

Il ajoute que « personne ne l’a gagné ».

« Aucune force politique n’obtient à elle seule une majorité suffisante et les blocs ou coalitions qui émergent de ces élections sont tous minoritaires », affirme-t-il.

Bonjour à tous et toutes, et bonjour. Bienvenue dans cette émission en direct consacrée au suivi de l’actualité politique de ce jeudi 11 juillet.

Appelant les partis à se donner « un peu de temps » pour s’accorder sur « quelques grands principes pour le pays » et des « valeurs républicaines claires », Emmanuel Macron explique dans une lettre aux Français qu’à l’issue de ces discussions, il « décidera de la nomination du Premier ministre ».

Fin de l’accueil scandalisé de la gauche, arrivée en tête, bien que loin de la majorité absolue. « Le président de la République doit respecter son devoir de républicain, respecter le suffrage universel et respecter le vote du peuple français », a réagi le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.