Alors que le républicain s’apprête à revenir à la Maison Blanche, la gauche exprime son angoisse tandis que les nationalistes exultent rapidement.
Après avoir travaillé avec Joe Biden et Kamala Harris, Emmanuel Macron s’apprête à retrouver celui qui fut son homologue lors de son arrivée au pouvoir en 2017. Sur X, le président de la République a été le deuxième dirigeant – après le Hongrois Viktor Orbán – à féliciter Donald Trump pour sa victoire à l’élection présidentielle. Le chef de l’Etat a déclaré « prêts à travailler ensemble comme nous pouvons le faire depuis quatre ans »tout en soulignant leurs différents « croyances » et insistant sur la nécessité « respect » dans leur collaboration.
La réaction d’Emmanuel Macron a été rapidement suivie par celle de Marine Le Pen qui, contrairement aux élections de 2016 et 2020, n’a pas soutenu Donald Trump. Le chef du Rassemblement national (RN) lui a envoyé « souhaits de réussite » et a plaidé pour un « renforcer les relations bilatérales » entre la France et les Etats-Unis. Dans son message de félicitations, Jordan Bardella s’est plutôt concentré sur le « éveil » pour les Français et les Européens ce que devrait être le retour du Républicain à la Maison Blanche. « Puisque Donald Trump nous invite à nous défendre, prenons-le au mot »a demandé le président du RN.
Au petit matin, Donald Trump n’avait même pas proclamé sa victoire que les nationalistes français se pressaient déjà pour le féliciter. « Je souhaite le meilleur aux Américains qui ont choisi la civilisation contre le wokisme, la décroissance et la déconstruction de leur identité »a déclaré Eric Zemmour, véritable admirateur du 45e président des États-Unis. « Tout le monde l’a enterré. Il s’est levé »a-t-il ajouté, histoire de montrer qu’un retour en politique est toujours possible – à bon escient.
« Maintenant, à notre tour de rendre à nouveau leur grandeur à la France et à l’Europe !
Même son de cloche du côté de Marion Maréchal, qui a félicité le Républicain « pour cette victoire incontestable du peuple américain contre le wokisme, le socialisme, l’immigration de masse et un système médiatique hostile ». Visiblement enthousiaste, l’eurodéputé en a profité pour revenir sur le slogan de campagne du candidat républicain : « Maintenant, à notre tour de rendre à nouveau leur grandeur à la France et à l’Europe ! Le député Éric Ciotti, content de cela « défaite des wokistes »voit aussi dans ce succès « une voie pour la droite en France comme en Europe ».
A gauche en revanche, le retour de Donald Trump à la Maison Blanche inquiète. Sur les réseaux sociaux, Raphaël Glucksmann a évoqué un « catastrophe mondiale » et un « un cauchemar pour la démocratie, les droits de l’homme et l’Europe ». Au micro de RMC, le chef des communistes Fabien Roussel a rebaptisé les Etats-Unis les « première menace au monde contre la paix, les peuples et les femmes ». Sandrine Rousseau va plus loin en affirmant que le pays de l’Oncle Sam est « le théâtre d’un retour de bâton climato-sceptique, masculiniste et raciste soutenu et encouragé par les acteurs d’une économie libérale avide de profit »en référence au rôle joué par le milliardaire Elon Musk dans cette campagne.
Les interprétations à donner à la déception de Kamala Harris fleurissent déjà à gauche. Pour la députée insoumise Clémence Guetté, la responsabilité incombe « ceux qui croient pouvoir gagner avec des slogans, sans programme pour changer la vie des gens et sans un discours résolu sur la paix ». Alors que l’élu de la Somme, François Ruffin, estime qu’il ne s’agit que « en reconquérant les cœurs populaires, les terres ouvrières » que la gauche saura gagner, aussi bien en France qu’aux Etats-Unis.