Macron appelle au « rassemblement » pour vaincre les « deux extrêmes »
« Une bataille de valeurs » contre la « extrêmes »: Emmanuel Macron a appelé mercredi à une large » rassemblement « autour de son camp pour vaincre La France insoumise et le Rassemblement national aux législatives anticipées, sans faire de proposition forte pour la campagne éclair qui s’ouvre.
Le président de la République s’est justifié par « la gravité » sa décision dimanche, lorsqu’il a dissous l’Assemblée nationale, surprenant même son gouvernement. Cela provoque déjà un « clarification »il a plaidé, avec « des alliances contre nature » en gestation à gauche comme à droite.
Si la gauche validait un accord très large sous la bannière d’un nouveau « Front populaire » du PS à LFI, avec une répartition des circonscriptions entre les mouvements, la droite continue de se déchirer sur l’hypothèse d’un rapprochement entre les Républicains et le RN.
Le président de LR Eric Ciotti, partisan d’une alliance avec le parti de la Flamme, a été exclu à l’unanimité lors d’un bureau politique du parti gaulliste organisé sans lui, mais il a jugé cette décision « illégal »affirmant qu’il resterait au pouvoir tout en bénéficiant du soutien des militants.
Dans ce contexte, Emmanuel Macron a tenté d’appeler à « surprise »refusant d’assumer l’hypothèse d’une victoire du RN aux élections législatives du 30 juin et du 7 juillet. « Je ne veux pas donner les clés du pouvoir à l’extrême droite en 2027 »il a insisté.
« Des alliances contre nature »
Quelques jours après des résultats catastrophiques aux élections européennes pour la liste macroniste, qui n’a recueilli que 14,6% des voix contre près de 40% pour l’extrême droite, Emmanuel Macron n’a retenu ses coups ni contre le RN ni contre LFI.
« Deux blocs », « deux extrêmes »a-t-il affirmé dans son discours d’ouverture de cette conférence de presse organisée dans une salle du centre de Paris, et non à l’Elysée, pour échapper à des procès pour usage de ressources de l’État.
C’est donc sur le « valeurs » » a souligné le chef de l’État, dans le but affiché de prendre à témoin les électeurs modérés. Il accuse la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon de« antisémitisme » et D’« antiparlementarisme »l’accusant d’avoir « crée un désordre parfois constant » Et « inquiétant » à l’Assemblée nationale.
L’Alliance « Front populaire » entre le PS, le PCF, les Écologistes et La France insoumise est « indécent », a-t-il dénoncé. Dans l’un de ses nombreux appels à l’électorat socialiste de Raphaël Glucksmann, il a affirmé avoir « une pensée de ces dernières 24 heures pour Léon Blum »qui a gouverné en 1936 à la tête d’un « Front populaire ».
Réagir à chaud à un « flot de paroles, d’insultes et de mépris » du chef de l’Etat, Jean-Luc Mélenchon a regretté qu’Emmanuel Macron « s’enfonce dans la stratégie du chaos et de la guerre de religion pour brutaliser les élections ».
Quant au RN, le président a fustigé ses ambiguïtés à l’égard de la Russie, sa volonté de « quitter l’OTAN » et son discours contradictoire sur les retraites.
« Les masques tombent »a-t-il lancé, évoquant également le ralliement d’Eric Ciotti. « Bricolage électroménager »selon lui, ce ne sont pas « en aucun cas des majorités pour gouverner ».
En face, il affiche un « désir sincère et humble de construire un consensus et de tisser des compromis » grâce à l’aide de « sociaux-démocrates » d’un côté, de la droite républicaine de l’autre. Il a mentionné un « fédération de projets pour gouverner »c’est aux partis du camp présidentiel, déjà privés de majorité absolue depuis deux ans, d’entamer des discussions avec d’autres formations politiques.
Peut-être pour encourager les élus de gauche et de droite, M. Macron a annoncé pêle-mêle la suppression d’un échelon territorial, éventuellement l’abandon de grandes régions, « un grand débat sur la laïcité »maintenir l’indexation des pensions de retraite à l’inflation.
Il a également demandé l’interdiction des téléphones portables pour les enfants de moins de onze ans et a confirmé qu’il souhaitait huit nouveaux réacteurs nucléaires. Il s’est dit » ouvrir « sur le « modalités » d’application de la réforme de l’assurance chômage très contestée par la gauche, sans toutefois vouloir y renoncer.
Accord gauche
Mais pas de proposition choc pour lancer la campagne, plutôt la poursuite de la politique menée depuis sept ans.
«Ceux qui voudront nous rejoindre pourront enrichir les propositions»assure son entourage, évoquant « Contacts » mais sans en dire plus sur les modalités de cet éventuel rassemblement.
Informé in extremis de la dissolution dimanche, Gabriel Attal a maintenu la mine fermée tout au long de la conférence de presse. A ses côtés se trouvaient les ministres et dirigeants de la majorité, à l’exception d’Edouard Philippe qui a estimé mardi « pas complètement sain » que le président s’implique trop dans la campagne.
Emmanuel Macron, qui cristallise les critiques, a aussi reconnu son » responsabilité « dans l’échec de son camp contre l’extrême droite.
Il a semblé aussi entendre les nombreuses voix qui, dans la majorité, l’ont exhorté à se retirer de la campagne, assurant qu’elle serait menée par le Premier ministre et qu’il n’entendait plus débattre avec Marine Le Pen.
Le camp présidentiel devra donc composer avec une gauche unie face à lui : l’accord trouvé par le « Front populaire » attribue 229 candidatures à LFI, 175 au PS, 92 aux Écologistes et 50 au PCF, selon des responsables socialistes.
« Des travaux essentiels sur le programme sont encore en discussion »ont précisé les mêmes sources, promettant de ne pas le faire « pas de concessions » sur leur « valeurs ».
La question de la personnalité qui mènera la campagne reste ouverte, Jean-Luc Mélenchon, accusé notamment d’ambiguïtés sur la question de l’antisémitisme, mettant à rude épreuve une partie de la gauche.
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