Toujours pas de fumée blanche à Matignon. Emmanuel Macron poursuit ses consultations. Ce mardi matin, il a évoqué une nomination du LR Xavier Bertrand à Matignon avec les chefs de file de la droite Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
Ces derniers lui ont assuré qu’ils ne s’y opposeraient pas. Ils ont toutefois posé deux conditions au chef de l’Etat : « Qu’il fasse un tour de piste pour s’assurer que la nomination de M. Bertrand n’ait pas de majorité de censure contre elle (et) qu’il reprenne le pacte législatif présenté par LR », ont précisé ces sources. Ce pacte législatif, présenté en juillet, reprend des mesures défendues de longue date par la droite sur l’immigration ou sur le travail.
De son côté, l’entourage du président de la République a confirmé ces entretiens en ajoutant qu’Emmanuel Macron continue « de tester les hypothèses de Xavier Bertrand et Bernard Cazeneuve », sans indiquer si la piste LR est privilégiée.
Dans le même temps, le Rassemblement national, plus grande formation de l’Assemblée nationale avec 126 députés, a déjà annoncé qu’il voterait la censure contre un gouvernement dirigé par Xavier Bertrand.
Les discussions avec les dirigeants de la droite ont été menées alors que la candidature évoquée lundi du président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) Thierry Beaudet, semble s’essouffler et que « le vent souffle plutôt du côté de Xavier Bertrand », indique une source proche des discussions.
Elles interviennent également après l’appel lancé vendredi par l’ancien président Nicolas Sarkozy (2007-2012) à LR pour œuvrer à « nommer un Premier ministre de droite », estimant que l’ex-PS Bernard Cazeneuve n’est pas « en phase avec le centre de gravité de la politique française ».
Après l’ancien président, plusieurs personnalités de droite se sont prononcées en faveur d’une entrée de LR au gouvernement, comme le président de l’Association des maires de France, David Lisnard, qui a affirmé que « personne ne peut se soustraire à l’intérêt national ». L’ancien LR Aurélien Pradié, désormais député non inscrit, a lui aussi appelé dimanche dans La Tribune à « être des patriotes avant d’être des tacticiens », tandis que le député Olivier Marleix a lui aussi réclamé mardi un Premier ministre de droite.
La droite compte 47 députés à l’Assemblée qui s’ajouteraient aux 166 du camp macroniste, pour un total de 213, loin de la majorité absolue de 289 sièges.
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