« Machine » : Pourquoi il ne faut pas louper cette (excellente) série avec Joeystarr et la révélation Margot Bancilhon ce soir sur Arte
« Machine », désignée meilleure série française à Séries Mania en 2024, arrive sur Arte (avant Prime Video). Une série d’action avec JoeyStarr citant Karl Marx et Margot Bancilhon faisant du kung fu.
Arte diffuse, ce jeudi 11 avril, les trois premiers épisodes de la série « Machine », avec JoeyStarr et Margot Bancilhon, puis les trois derniers jeudi 18 avril prochain. Une série d’action dont tous les épisodes sont déjà disponibles sur Arte. .tv, jusqu’au 18 mai, avant de migrer vers Prime Video. Une fiction qui a remporté le prix de la meilleure série française au dernier festival Séries Mania. Mais alors, c’est quoi cette série qui mélange marxisme et kung fu ?
Les travailleurs en lutte
Chacun des 6 épisodes de « Machine », série réalisée par Fred Grivois (« Piste Noire » sur France 2) s’ouvre sur cette citation d’Emmanuel Macron : «Mon conseil aux jeunes : lisez Karl Marx» (dans le magazine « Elle » en 2017). Lire Karl Marx, c’est ce qu’a fait JP, le personnage de JoeyStarr, qui cite à tout bout de champ l’économiste communiste, à l’image des mots de « L’Internationale », mais surtout qui prône l’autogestion. dans l’usine qui l’emploie.
Parce que « Machine » se déroule dans une usine où sont fabriquées les machines à laver. Une usine familiale, vendue à des acheteurs sud-coréens, dont le but est la délocalisation. Les ouvriers, parmi lesquels se cache une certaine Machine (impressionnante Margot Bancilhon), intérimaire issue du militaire, sont en lutte.
L’une des originalités de « Machine » est de mettre en scène des ouvriers, rarement des héros de fiction ou de cinéma. Pourtant, depuis quelques années, on a tendance à les voir de plus en plus à l’écran, à la télé dans « Boomerang », sur Netflix dans « Cash » ou encore au cinéma dans « Rebelles » ou « Mine de rien ». Mais aussi d’avoir pour thème l’autogestion, un concept qui n’est pas le plus défendu dans le monde économique actuel.
Une véritable machine de guerre pour l’héroïne
Dans cette lutte des classes, le personnage de Machine, que JP a pris sous son aile, est central. Cette femme au passé mystérieux est une véritable machine de guerre, adepte du kung-fu. C’est à elle que l’on doit presque toutes les scènes d’action de la série, qui sont de véritables prouesses. Avec ce personnage, la série rend hommage au cinéma d’action. Les clins d’œil et les références à « Kill Bill » sont nombreux, dès le générique. La première combinaison de travail de la machine pour graisser les rouages de la chaîne de montage des machines à laver est jaune avec un liseré noir. Une référence à peine cachée au costume d’Uma Thurman lorsqu’elle incarne la mariée vengeresse.
Mais cela ne s’arrête pas là. Outre les films de kung-fu avec Bruce Lee, Fred Grivois glisse aussi ici et là d’autres références, à « Men in Black » notamment lorsque les sbires des patrons coréens reprennent l’usine pour se battre avec les ouvriers ou encore un clin d’oeil. à Danny Trejo dans « Machete Kills » quand Machine les confronte avec une machette.
Si la mise en scène des scènes d’action est réussie, Fred Grivois a également choisi d’intégrer l’animation à sa production, ainsi qu’un peu de rêverie pour les scènes de flashback – notamment celles de l’armée – qu’il fait apparaître à l’écran de manière un peu plus nébuleuse. manière.
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Les répliques sont également très bien écrites, souvent drôles et pleines d’expressions colorées. Habituellement dans la bouche de JoeyStarr, mais pas seulement. Des réponses que l’on doit à Fred Grivois, mais aussi à son co-créateur, Thomas Bidegain, scénariste et également chroniqueur dans « Le grand Dimanche soir » sur France Inter.
Pour la bande originale, Fred Grivois et Thomas Bidegain ont privilégié la musique des années 90, que Machine écoute dans son baladeur sur K7, avec, entre autres, Lady Laistee, Anastacia, Jamiroquai. « Femme like U » de K-Maro est utilisé pour illustrer l’une des nombreuses scènes de combat… chez un poids lourd.
Ajoutez à cela un peu de complot politique, un barbouze prêt à tout, des secrets de l’armée, un militaire qui bégaie et fait des pompes dans le plus simple appareil (Guillaume Labbé) ou encore un vlogger proche des gilets jaunes (Michaël Abiteboul) , voici la recette de « Machine ». Une recette gagnante pour une série originale et réussie. Une récompense bien méritée pour la meilleure série française.