Le 21 mai, Sophie, 23 ans, étudiante aux Beaux-Arts, et Ilona, 20 ans, étudiante en coordination de projets de développement international et sociétal, ont été convoquées devant le tribunal correctionnel de Lyon pour « dégradation de biens culturels ».
Le 10 février, ces militants écologistes ont jeté de la soupe sur le tableau Printemps de Monet au Musée des Beaux-Arts de Lyon. Adhérents de la Riposte Alimentaire, ils alertent sur l’urgence écologique et réclament notamment la mise en place d’une sécurité sociale pour une alimentation durable.
« C’était une nécessité »
Lors de l’audience, les deux Lyonnaises ont expliqué qu’elles avaient choisi ce tableau car il était protégé. « Nous menons une action qui nous permet d’avoir une attention médiatique. Ça ne me fait pas plaisir de faire un essai, c’est stressant. C’était une nécessité, il nous reste très peu de temps », explique Sophie.
Côté civil, la mairie de Lyon dans un courrier adressé au tribunal a condamné l’action et exigé un euro symbolique.
« Quand de manière aveugle, immature et inconsidérée, on cherche à attirer l’attention pour parler d’une cause, on l’abîme, on la dégrade et on en détruit une autre : l’accès à l’art », a insisté le procureur de la République. Il avait requis deux mois de prison avec sursis.
La défense avait plaidé « l’état de nécessité et de liberté d’expression » et « la gravité très relative » des dégâts, l’estimation pour la réparation du cadre s’élevant à 2.200 euros.
Le tribunal a rendu sa décision ce mardi 18 juin : les deux étudiants ont été acquittés. Le tribunal a estimé « que les éléments constitutifs de l’infraction ne sont pas établis ».