La success story a mal tourné. Alila, groupe lyonnais spécialisé dans la promotion immobilière et le logement social, ne construira plus. La liquidation de sa filiale de gestion a été prononcée ce vendredi par le tribunal de commerce de Lyon. Déjà, le refus de placement en procédure de sauvegarde enregistré il y a deux semaines n’augure rien de bon.
La chute du « self-made man »
Sans être une surprise, la chute est dure pour l’aménageur qui s’était fait connaître en remportant des marchés et en remportant des succès dans la région lyonnaise, puis dans toute la France. La volonté de trouver des solutions alternatives n’a pas abouti. En juillet, Hervé Legros, PDG d’Alila, évoquait dans LE Progrès deux repreneurs possibles prêts à « sauver le groupe ».
« C’est avec une immense tristesse et une profonde émotion que nous accueillons la décision du tribunal judiciaire de Lyon », a réagi Hervé Legros à l’annonce de la liquidation.
Il n’en demeure pas moins que le contexte tendu du marché immobilier n’est pas la seule en cause. Alila faisait l’objet de poursuites judiciaires depuis plusieurs mois. Le 2 février, le « self-made man » Hervé Legros a été mis en examen pour harcèlement moral au travail, travail dissimulé, faux et usage de faux, abus de biens sociaux et placé sous contrôle judiciaire.
Avant cela, en janvier, le coup de tonnerre dans le milieu immobilier lyonnais avait pris la forme d’une perquisition lancée dans ses locaux professionnels de la Cité internationale et dans ses résidences privées.
Dans son communiqué accompagnant la décision du tribunal de commerce de Lyon, le groupe Alila rappelle sa présence dans dix régions de France et fait état de plus de 60 opérations en cours et 50 projets en développement représentant 3 000 logements et 6 000 emplois sur l’ensemble du territoire. Rappelle également avoir initié, en France, un nouveau modèle de partenariat avec les opérateurs de logements sociaux et intermédiaires.