Lydia devient la néobanque sumérienne et dégaine un argument imparable pour séduire
Si vous aviez pris l’habitude d’en parler à vos amis ou à votre famille «Je ferai de toi une Lydia» pour les rembourser, nous avons le regret de vous informer que cette expression est officiellement tombée en désuétude. La faute à Lydia Solutions, la licorne française qui exploite ce service très pratique, qui permet de transférer instantanément de l’argent entre particuliers depuis un smartphone. Et donc de rembourser quelqu’un, de lancer une cagnotte, d’offrir de l’argent de poche aux plus jeunes, etc. L’entreprise parisienne a en effet décidé de changer de nom et s’appelle désormais Sumeria. Vous l’avez peut-être déjà remarqué puisque ce changement est désormais effectif. Si vous avez lancé l’application depuis hier, une pop-up vous en informera. Dès que la mise à jour est terminée, au revoir Lydia et bonjour Sumeria. Avec une refonte graphique, un nouveau logo et une toute nouvelle page d’accueil.
Une véritable néobanque
Cependant, la transformation de feu Lydia va plus loin qu’un simple changement d’identité. Le service rencontre un grand succès depuis son lancement en 2023, comptant 5,5 millions d’utilisateurs en France, dont 4 millions actifs chaque mois. Pour fidéliser cette large clientèle et en attirer de nouvelles, Lydia avait progressivement élargi son offre avec des services bancaires : cartes de paiement en 2016, crédit à la consommation en 2018, livret d’épargne rémunéré en 2021. Une diversification qui préfigurait le virage annoncé ce mois-ci. Mai 2024 et qui ne surprend donc personne : Lydia/Sumeria souhaite s’imposer comme une véritable néobanque. En devenant Sumeria, la fintech française assume pleinement ce positionnement et entend concurrencer des acteurs établis comme Revolut, N26 ou BoursoBank.
L’attrait du compte payant
L’argument choc de Sumer pour séduire est un compte courant porteur de 4% les quatre premiers mois, puis de 2% ensuite. Une offre attractive à l’heure où les banques traditionnelles ne rémunèrent plus les dépôts. Un tel compte courant rémunéré est donc devenu très rare dans le paysage bancaire actuel. Pour en bénéficier, la seule condition est de déposer de l’argent sur le compte courant Sumeria. Les intérêts sont automatiquement payés chaque mois »,net d’impôts » précise le communiqué.
Sumeria mise également sur une expérience utilisateur simple et fluide, son ADN depuis ses débuts. Le service arrive également sur ordinateur, vous pouvez donc le visualiser sur un écran plus grand depuis n’importe quel navigateur Web. Le design de l’interface de l’application mobile semble avoir bénéficié d’un soin particulier, la carte virtuelle étant affichée par exemple dans un porte-carte au style personnalisable (vache, python, léopard, etc.). Enfin, Sumeria+ est un nouveau programme proposant un accompagnement et une suite d’outils pour mieux épargner, selon la néobanque. Et bien sûr, il est toujours possible de « faire une Lydia« , c’est-à-dire effectuer un transfert instantané vers un autre utilisateur du service.
5 millions de clients en 2027
Avec ce changement de nom et de stratégie, Lydia-Sumeria souhaite écrire une nouvelle page de sa jeune histoire. Après avoir révolutionné le paiement mobile entre amis, la fintech française a désormais une ambition plus large : devenir la néobanque de référence en France et, pourquoi pas, exporter en Europe. Mais la route s’annonce longue tant elle est semée d’embûches entre néobanques concurrentes aguerries, banques traditionnelles de plus en plus engagées dans le Web et géants de la tech qui lorgnent aussi sur la finance.
Sumeria se donne néanmoins les moyens de ses ambitions puisqu’elle prévoit d’investir 100 millions d’euros sur trois ans et de recruter 400 personnes, avec un objectif pour le moins ambitieux : conquérir 5 millions de clients français d’ici 2027. La Licorne parisienne le pari n’en reste pas moins audacieux car, bien que en forte croissance, le marché des néobanques reste très compétitif et peu mature. Malgré des millions de clients, ces banques en ligne ont encore du mal à réaliser des bénéfices, en raison de coûts d’acquisition élevés et d’un revenu par client souvent faible. Pour réussir son virage, Sumeria devra transformer l’essai en poussant ses utilisateurs à domicilier leurs revenus, contracter un crédit ou utiliser leur carte au quotidien. Elle devra également les convaincre de payer pour des services en n’étant pas satisfaits de l’offre gratuite. Tout un programme.