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Lvmh : Plombé par la dégradation de la demande en Chine, LVMH chute en Bourse

Lvmh : Plombé par la dégradation de la demande en Chine, LVMH chute en Bourse

(BFM Bourse) – Le numéro un du luxe a réalisé mardi soir des ventes nettement inférieures aux attentes, notamment dans sa division mode et maroquinerie qui a souffert de la dégradation des ménages chinois.

Le marché sait depuis plusieurs trimestres que le luxe connaît un ralentissement. Mais les chiffres publiés mardi soir par LVMH, numéro un du secteur, laissent penser que les freins sont bien plus sévères que prévu.

Le propriétaire de Louis Vuitton, Céline et Dior a livré une activité bien en deçà des attentes, marquant une nouvelle déception après une précédente publication déjà en deçà du consensus.

A la Bourse de Paris, son titre LVMH reculait de 6% ce mercredi en début de séance. Dans le sillage du conglomérat de luxe, Kering perd 5,2%, Hermès 3,1%. A Zurich, Richemont perd 2,7% tandis qu’à Londres Burberry perd 3,3%.

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Toutes les divisions déçoivent

« LVMH a annoncé un chiffre d’affaires pour le troisième trimestre 2024 en deçà du consensus. Les performances de toutes les divisions ont été inférieures aux attentes au cours du trimestre », résume Jie Zhang du cabinet de recherche indépendant AlphaValue.

Au troisième trimestre, le chiffre d’affaires de LVMH s’établit à 19,08 milliards d’euros, en baisse de 4,4% en données publiées et de 3% en comparable. L’écart avec les attentes est important puisque, selon Deutsche Bank, les analystes tablaient sur une croissance du chiffre d’affaires de 1% à périmètre constant.

Si toutes les divisions ont donc été décevantes, la sous-performance la plus notable reste celle de la « mode et maroquinerie ». Cette division a vu ses revenus reculer de 5% à base comparable au troisième trimestre, alors que le consensus tablait sur une légère croissance, de 0,5% selon Deutsche Bank.

Le « cluster chinois » en question

Cette division a souffert d’une dégradation de la demande de la clientèle chinoise, dont les dépenses ont été réduites en raison des incertitudes macroéconomiques croissantes.

Le directeur financier du groupe, Jean-Jacques Guiony, a expliqué que le « cluster » chinois, c’est-à-dire les dépenses des clients chinois tant en Chine qu’à l’étranger, avait connu une « nette détérioration ». Leurs dépenses en mode et maroquinerie sont passées « d’une hausse à un chiffre en milieu de gamme voire en haut de gamme » au deuxième trimestre à « une baisse en milieu de gamme », a expliqué le dirigeant. Pour simplifier, cela revient à passer d’une augmentation de l’ordre de 5% à une diminution de l’ordre de 5%.

Cette dégradation de la demande chinoise a pesé à la fois sur les ventes en Asie Pacifique hors Japon, où les ventes ont reculé de 16% à base comparable, et au Japon où la croissance a augmenté de 57% au deuxième trimestre à base comparable. comparable à 20% dans le troisième. Rappelons que les ventes de luxe au Japon sont tirées depuis plusieurs trimestres par les achats des touristes chinois attirés par la faiblesse du yen.

Jean-Jacques Guiony a toutefois assuré aux analystes que le groupe était confiant quant à l’avenir du luxe en Chine grâce à « l’émergence d’une classe moyenne supérieure ». Le dirigeant a estimé que les difficultés actuelles de la Chine étaient davantage dues à un « ralentissement cyclique » qu’à des problèmes structurels.

« La baisse de la demande chinoise ne semble pas s’atténuer à court terme même si le groupe reste confiant dans une reprise à plus ou moins long terme. En attendant, l’attention se porte désormais sur la compensation de l’effet de la baisse d’activité par un effort accru sur les coûts », note Oddo BHF.

« Les temps sont difficiles maintenant »

UBS souligne toutefois que les autres « clusters » ont également affiché une activité timide au troisième trimestre. « À notre avis, cela devrait freiner l’enthousiasme récent du marché quant à une éventuelle reprise en Chine, entraîné par la faiblesse généralisée de la demande de produits de luxe dans le reste du monde », a ajouté la société. Banque suisse.

Pour la Banque Royale du Canada, « ces résultats indiquent un ralentissement plus prononcé que prévu » dans le luxe. Deutsche Bank déplore de son côté des chiffres « faibles » et parle de « capitulation ».

Oddo BHF reconnaît que l’activité est « clairement en difficulté » et « que les temps sont désormais difficiles ». « Mais nous ne perdons pas espoir », ajoute le courtier.

Face à cet environnement dégradé, « nous ne resterons pas inactifs », a promis Jean-Jacques Guiony, ajoutant que le groupe entendait « se concentrer sur l’innovation produit ».

Julien Marion – ©2024 BFM Bourse

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