LVMH : Le ralentissement de la demande chinoise pèse sur les profits des grands groupes de luxe
(BFM Bourse) – Les comptes semestriels des grands groupes de luxe cotés en Bourse ont montré un net ralentissement de la demande en Chine. Ce qui a pesé sur leurs bénéfices.
Après des années post-Covid fastes, le marché du luxe est rattrapé par un ralentissement de la consommation, notamment sur l’un de ses principaux marchés, la Chine, qui ternit les profits des grands groupes du secteur.
En début de semaine, le numéro un mondial du luxe LVMH, partenaire des JO, a annoncé une baisse de 14% de son bénéfice net au premier semestre, à 7,26 milliards d’euros, et des ventes en baisse de 1% à 41,67 milliards d’euros, en deçà des prévisions des analystes.
Kering (Gucci, Saint Laurent, Bottega Veneta, Balenciaga), déjà en difficulté depuis des mois en raison des mauvais résultats de sa marque phare Gucci, a vu son bénéfice net semestriel divisé par deux par rapport au premier semestre 2023.
Même état d’esprit chez Burberry, qui a enregistré de nouvelles « performances décevantes » conduisant au remplacement de son PDG Jonathan Akeroyd. « Nous évoluons dans un contexte de ralentissement de la demande de produits de luxe, avec toutes les régions clés affectées par l’incertitude macroéconomique et contribuant au ralentissement du secteur », a déploré le groupe.
La demande chinoise ralentit
Les ventes ont ralenti en Europe et aux Etats-Unis, mais c’est la Chine qui concentre l’attention. Le géant asiatique est en proie à une crise sans précédent dans son vaste secteur immobilier et à une consommation toujours faible.
D’avril à juin, la croissance de la deuxième économie mondiale a fortement ralenti sur un an (+4,7%), selon les chiffres officiels publiés en juillet, à un rythme bien inférieur aux attentes.
Le groupe suisse Richemont, propriétaire de Cartier, a fait état d’une baisse de ses ventes au premier semestre dans la région Asie-Pacifique (hors Japon) de 18%.
HSBC avait annoncé mi-juin avoir une « vision pessimiste de l’évolution de la demande chinoise en produits de luxe ». Les dépenses chinoises en produits de luxe sont inférieures à celles d’avant le Covid, où elles progressaient de 20% par an, selon une note de mi-juin de Bernstein.
La polarisation du marché entre marques fortes, dont les produits se revendent facilement, et marques plus faibles va probablement s’accentuer durant cette période difficile, estime HSBC.
Hermès, le bon élève du luxe
Une nouvelle fois, le groupe Hermès, connu pour ses sacs iconiques comme le Kelly ou le Birkin, qui se revendent plus cher sur le marché de l’occasion que du neuf, a réussi à tirer son épingle du jeu. Le sellier-maroquinier a publié jeudi un bénéfice net en hausse de 6,4% à 2,37 milliards d’euros, et un chiffre d’affaires en hausse de 12% à 7,5 milliards d’euros.
« La force du modèle, c’est l’attention que l’on porte au produit », a expliqué Axel Dumas lors d’un point de presse téléphonique avec les agences de presse. « Dans les moments difficiles, les gens viennent acheter un produit qui peut durer, qui leur plaît », selon lui.
Le gérant constate toutefois un recul de la clientèle «aspirationnelle», c’est-à-dire plus jeune et moins aisée, et adepte de produits «tendance», qui se traduit par une baisse des ventes de textiles et d’accessoires de mode.
Le groupe Moncler, spécialisé dans les doudounes haut de gamme, a dépassé les attentes avec une « performance positive en Chine continentale ». « L’environnement macroéconomique mondial est très volatil et imprévisible, et les tendances du secteur montrent une normalisation continue », a déclaré le PDG de Moncler, Remo Ruffini.
(Avec AFP)
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