L’usine Saunier-Duval va licencier un tiers de ses effectifs à Nantes
Un plan social prévoit la suppression de 250 emplois sur le site nantais du groupe Vaillant spécialisé dans les équipements de chauffage. La direction pointe du doigt la dynamique décevante du marché européen.
Le Figaro Nantes
Coup de froid dans le secteur nantais des pompes à chaleur. La direction de Saunier Duval, filiale du groupe Vaillant, spécialisée dans les équipements de chauffage, a annoncé le 15 juillet la suppression prochaine de 250 des 750 postes de son usine nantaise. Soit un tiers des effectifs. Un plan social que l’entreprise justifie par l’effondrement européen du marché des pompes à chaleur et ce alors qu’une toute nouvelle ligne de production venait d’être inaugurée à Nantes en 2022.
L’annonce a suscité l’indignation des salariés du site. Les salariés avaient été informés en mai de la suppression prochaine de plusieurs postes secondaires au sein de l’usine. Or le chiffre évoqué à l’époque était d’une cinquantaine de licenciements. Les négociations entre direction et syndicats devraient avoir lieu à la rentrée de septembre, pour les premiers départs – volontaires puis économiques – en janvier 2025. Un deuxième site Saunier Duval à Nantes, qui regroupe la direction régionale et quelque 200 salariés, n’est pas concerné par le plan social.
L’industrie en déclin
« C’est un coup dur pour le secteur industriel nantais »réagit pour Le Figaro Bruno Hatton, secrétaire adjoint de la section nantaise de Force ouvrière Métaux. « Non seulement l’usine s’apprête à perdre cinq fois plus de salariés que prévu, mais ce plan social va également affecter 180 postes de travailleurs, initialement préservés »Interrogée par nos confrères de France Bleu, la directrice de Saunier Duval Nantes, Yuna Jossé, pointe du doigt la situation du secteur des pompes à chaleur, qui contraint le groupe Vaillant à supprimer plus de 700 emplois en Europe. « Tous les marchés européens sont désormais en déclin », Elle précise qu’un état des lieux du marché sera réalisé fin mars, avant que les licenciements ne soient confirmés.
Cette délicatesse n’émeut guère Bruno Hatton. « La direction se vante d’être bienveillante et de faire le maximum pour ses salariés, mais annoncer un plan de sauvegarde de l’emploi le 15 juillet, à la veille des fêtes, n’est pas vraiment la chose la plus délicate à faire. »Il regrette. Les syndicats et la direction appellent conjointement à une mobilisation des pouvoirs publics, de la mairie de Nantes au gouvernement. Le retrait de l’usine Saunier Duval va à l’encontre du souhait exprimé en avril par le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire« Dès 2025, nous commencerons à réorienter les aides publiques vers les pompes à chaleur françaises et européennes présentant les meilleures performances environnementales. »le patron de Bercy l’avait notamment annoncé.