Les nouvelles les plus importantes de la journée

L’usine Northvolt ne verra jamais le jour, selon un économiste suédois

L’usine Northvolt ne verra jamais le jour, selon un économiste suédois

L’usine phare de 7 milliards $ de Northvolt, présentée comme le plus gros investissement privé de l’histoire du Québec, ne verra jamais le jour, selon un économiste suédois qui déplore que la situation financière du fabricant européen de batteries soit devenue si désastreuse.

• A lire aussi : Difficultés financières majeures : les prêteurs de Northvolt choisissent PJT Partners pour évaluer leurs options

• A lire aussi : Industrie des batteries : les bas salaires vantés pour attirer l’industrie

• A lire aussi : Secteur des batteries : contrairement à Northvolt, la méga-usine Volkswagen d’Ontario monte en puissance

« C’est en train d’imploser. Il n’y aura plus d’usine au Canada. J’espère me tromper. J’aimerais que ça marche, mais c’est ce que je pense », a-t-il dit. Journal Christian Sandström, professeur associé à la Jönköping International Business School (JIBS), Suède.

« Se lancer dans de telles expansions à l’étranger, alors qu’ils ont tant de problèmes chez eux, ressemble à de la mégalomanie », va jusqu’à dire l’intellectuel d’une quarantaine d’années, chroniqueur économique au quotidien économique The Guardian. Les entreprises évoluent.

Ce jeudi, Bloomberg Il a été rapporté que les prêteurs de Northvolt venaient de sélectionner la banque d’investissement new-yorkaise PJT Partners pour évaluer leurs options.

Northvolt indique pour sa part qu’elle est toujours dans un « processus de révision stratégique et en dialogue constant avec ses partenaires, clients et investisseurs » et que « les travaux de conception et de construction se poursuivent au Québec ».


L'usine Northvolt ne verra jamais le jour, selon un économiste suédois

Modèle de l’usine Northvolt

Illustration fournie par NORTHVOLT

« Crise de liquidité »

Alors qu’il prévoyait que Northvolt ferait faillite d’ici six mois, Christian Sandström a changé d’avis. Il estime désormais que cela est possible à tout moment.

« La crise de liquidité est urgente. Ils ont besoin de 2 milliards de dollars très bientôt », murmure-t-il. « Ils perdent beaucoup d’argent. Ils ont des dettes », poursuit-il.

Christian Sandström se plaint que les employés de Northvolt ont peur de ne pas être payés, ce que l’entreprise nie et assure qu’ils recevront leur argent.


Paolo Cerruti, Pierre Fitzgibbon, François Legault, Justin Trudeau, François-Philippe Champagne et Peter Carlsson avec la batterie lors de l’annonce de la méga-usine suédoise Northvolt au Québec pour la fabrication de batteries lithium-ion à Saint-Basile-le-Grand et McMasterville. Montréal, le 28 septembre 2023. PIERRE-PAUL POULIN/LE JOURNAL DE MONTRÉAL/AGENCE QMI

Photographie Pierre-Paul Poulin

« Le capitalisme politique»

Ces derniers jours, beaucoup d’encre a coulé sur la situation financière de Northvolt, fondée en 2017 par d’anciens dirigeants de Tesla.

Contraint de réagir, le Premier ministre suédois a prévenu qu’il ne viendrait pas en aide à Northvolt, qui revendique le soutien de Volkswagen (actionnaire à 21%) et de Scania.


Le Premier ministre suédois Ulf Kristersson a récemment déclaré qu’il n’était « pas prévu que l’État suédois devienne actionnaire de Northvolt ou quoi que ce soit de ce genre ».

AFP

Cependant, lors d’une interview avec Le JournalLe professeur Sandström n’a pas mâché ses mots au sujet du modèle d’affaires de la jeune entreprise, qui a conquis le Québec.

« J’appelle cela du capitalisme politique. Ce sont des entreprises qui veulent faire des profits et qui ont pour modèle économique d’extraire divers fonds des gouvernements. Elles y sont parvenues en Suède en achetant des usines à très bas prix », a-t-il observé.


Il y a un an, le cofondateur et PDG nord-américain de Northvolt, Paolo Cerruti, déclarait que nos décideurs avaient fait leurs calculs : « M. (François-Philippe) Champagne et M. (Pierre) Fitzgibbon ont tous deux estimé que le rapport risque/rendement était clairement plus intéressant. Ils ont foncé. Ils ont mis beaucoup d’argent sur la table », a-t-il déclaré.

Photographie Pierre-Paul Poulin


Photo avec l’aimable autorisation de NORTHVOLT

Éloge de la vitesse

En mai dernier, Le Journal a rapporté les propos du PDG de Northvolt, Peter Carlsson, qui s’est confié à Nicolai Tangen dans un podcast. Le numéro 1 de Northvolt a fait l’éloge de la rapidité. « Votre plus grand atout est votre rapidité et votre mission », a déclaré celui qui veut créer 3 000 emplois ici.

Nous apprenions dans nos pages, quelques mois plus tôt, que Northvolt accumulait les retards et les pertes massives lorsqu’elle négociait avec le Québec pour s’implanter ici.

Au cours des neuf premiers mois de 2023, Northvolt a perdu environ 1,4 milliard de dollars, soit huit fois plus qu’au cours de la même période en 2022, selon Journées industrielles.

-Avec la collaboration d’Yves Lévesque et de Sylvain Larocque

journaldemontreal-boras

Quitter la version mobile