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L’Université Paris-Est Créteil met en place un congé menstruel pour les étudiantes

Comme dans d’autres universités, les étudiants de l’Université Paris-Est Créteil (UPEC) souffrant de règles douloureuses peuvent, depuis la rentrée, bénéficier de 12 jours d’absence justifiés par an.

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De plus en plus d'universités introduisent un congé menstruel pour les étudiantes. Photo d'illustration. (THIBAUT DURAND / HANS LUCAS)

La rentrée n’est lancée que depuis quelques jours sur le campus de Créteil, mais Anouk sait déjà qu’elle pourra bénéficier de jours d’absence justifiés pendant ses règles. Plusieurs universités mettent en place des congés menstruels pour les étudiantes, afin de mieux prendre en compte la santé de celles qui souffrent de règles douloureuses.

La première université à le faire a été Angers en 2023, et d’autres ont depuis suivi. Comme l’université Paris-Est Créteil (UPEC), où les étudiants peuvent désormais bénéficier de 12 jours d’absence justifiés par an.

Une nouvelle dont Anouk se réjouit « très bon« , car elle souffre du SOPK. Ce syndrome des ovaires polykystiques fait souffrir l’étudiante tous les mois. Elle décrit « « Douleur intense dans le bas-ventre ».

« Parfois, je veux juste rester au lit et ne pas bouger. Mais à cause des cours, je dois me lever et aller en cours. Mais maintenant, il est possible que je reste au lit, à « ne rien faire » pour ma santé. »

Anouk, étudiante à l’Université Paris-Est Créteil

à franceinfo

L’idée du congé menstruel est venue du milieu associatif et a été soutenue par Andréa Gaucher, vice-présidente étudiante à l’UPEC.Cela s’est passé très vite, car il y avait un consensus. Tout le monde était d’accord sur le fait que les règles douloureuses n’étaient pas choisies, elle rapporte. Il fallait trouver une solution urgente. C’est ainsi qu’en moins de six mois, nous avons mis en place ce système.« .

En échange d’un certificat médical, 12 jours d’absence justifiés sont accordés aux étudiants chaque année. Ils peuvent en utiliser au maximum deux par mois.Soyons clairs, le désir d’avoir un certificat ou une attestation médicale n’était pas un désir de contrôle.« , assure Hervé Jami, le directeur du service de santé étudiant de l’université. Il a participé à la mise en place du dispositif.

« L’objectif était surtout d’encourager les étudiants à se rendre chez leur médecin pour se faire soigner. »

Hervé Jami, directeur du service de santé des étudiants

à franceinfo

Certains sont déjà allés chez leur médecin, comme Alice, étudiante en deuxième année.Je souffre de règles douloureuses assez récurrentes, explique la jeune femme. Je suis allée voir mon médecin qui m’a donné un document. Il ne me restait plus qu’à le remettre au responsable pédagogique de ma licence et à partir de là, tout s’est bien passé.« .

« Les douleurs menstruelles sont une véritable pathologie, uneaffirme Anne de Rugy, vice-présidente aux étudiants et à l’engagement de l’UPEC. C’est quelque chose qui se partage. Ce n’est pas quelque chose qui concerne une seule personne qui exagérerait la douleur derrière ces douleurs, mais il peut y avoir des dysfonctionnements, des pathologies comme l’endométriose. » L’un de ses objectifs est de ne plus faire des règles douloureuses un tabou. « Je pense que c’est très positif qu’on puisse en parler et que ce congé menstruel soit le moment de dire ‘stop, ce n’est pas quelque chose dont on peut se moquer’. »

A l’UPEC, 65% des étudiantes sont des femmes. Le dispositif pourrait être généralisé, puisqu’une femme sur deux déclare souffrir de règles douloureuses. Les universités de Bordeaux et de La Sorbonne Paris-Nord mettent également en place un congé menstruel.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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