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L’Union européenne ouvre une enquête contre Temu, soupçonné de vendre des produits illégaux ou dangereux – Libération

La Commission européenne a ouvert ce jeudi 31 octobre une enquête contre le site chinois de fast fashion, afin de s’assurer que les articles vendus sont conformes aux normes européennes et d’examiner les risques d’addiction au service en ligne.

Les centaines de milliers de produits vendus par Temu en Europe sont-ils illégaux ? C’est ce que va tenter de vérifier la Commission européenne, en ouvrant ce jeudi 31 octobre une enquête contre le site de commerce en ligne d’origine chinoise Temu, soupçonné de ne pas avoir agi suffisamment pour endiguer la vente d’articles illégaux, voire dangereux. « Nous voulons nous assurer que les produits vendus (sur la plateforme Temu) sont conformes aux normes de l’UE et ne mettent pas les consommateurs en danger », a expliqué la commissaire à la Concurrence Margrethe Vestager dans un communiqué.

Aucun délai légal n’est fixé pour conclure l’enquête. Si le géant de la fast-fashion est reconnu coupable d’infractions, il pourrait se voir infliger une amende pouvant aller jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires annuel (près de 12 milliards d’euros), en vertu du nouveau règlement de la Commission européenne sur les services numériques (DSA). Temu, qui connaît une croissance fulgurante en Europe grâce à une stratégie de prix bas, est la version internationale du mastodonte chinois du e-commerce Pinduoduo, né en 2015. Il propose une multitude de produits : vêtements, jouets, décoration, outils, produits de haute qualité. -tech… Participant en effet, aux côtés de son concurrent Shein, à une surconsommation effrénée aux impacts environnementaux importants.

Dépendance

Le groupe s’engage également à travailler en étroite collaboration avec les services de la Commission européenne. « Temu prend très au sérieux ses obligations en vertu du règlement sur les services numériques et investit continuellement pour protéger les intérêts des consommateurs. Nous coopérerons pleinement avec les régulateurs », a déclaré un porte-parole. L’enquête bruxelloise intervient après plusieurs avertissements et questions écrites adressées à la plateforme.

Il s’intéressera en particulier à « les systèmes mis en place pour limiter la vente de produits non conformes dans l’Union européenne » et notamment les moyens mis en œuvre « pour empêcher la réapparition de commerçants indésirables précédemment suspendus » pour cette raison, a expliqué la Commission européenne. L’exécutif bruxellois, qui joue désormais le rôle de gendarme du numérique dans l’Union européenne, examinera également « les risques liés à la conception addictive du service » ventes en ligne, y compris programmes de récompenses sous une forme amusante « susceptible d’avoir des conséquences négatives sur le bien-être physique et mental des usagers ».

Interfaces trompeuses

La Commission examinera également les systèmes de recommandation de produits aux utilisateurs et l’obligation pour Temu de divulguer les principaux paramètres utilisés par ces systèmes. L’exécutif européen soupçonne également le site chinois de ne pas respecter l’obligation de donner accès aux données de la plateforme aux chercheurs. Des associations européennes de consommateurs ont porté plainte contre Temu en mai, l’accusant notamment d’utiliser des interfaces trompeuses pour inciter les utilisateurs à dépenser davantage sur la plateforme.

La société a déclaré le 11 octobre qu’elle avait déjà « a pris des mesures importantes » depuis le printemps, tout en soulignant qu’elle se poursuivait « affiner » ses pratiques « en vertu du règlement sur les services numériques ». Fin septembre, six pays de l’Union européenne, dont la France et l’Allemagne, ont demandé à la Commission de serrer la vis contre Temu. « Chaque jour, des centaines de milliers de colis arrivent chez nous, notamment en provenance de Chine, avec des marchandises qui ne respectent pas les règles du marché européen », » a dénoncé le secrétaire d’État allemand à l’Économie Sven Giegold lors d’une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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