l'un des accusés reconnaît sa culpabilité et présente ses excuses au procès
Les nouvelles les plus importantes de la journée

l’un des accusés reconnaît sa culpabilité et présente ses excuses au procès

l’un des accusés reconnaît sa culpabilité et présente ses excuses au procès

L’un des accusés a reconnu sa responsabilité dans les faits qui lui sont reprochés lors du procès de l’assassinat de Samuel Paty ce mercredi 6 novembre. « J’avoue ma culpabilité. C’est la pire chose que j’ai faite de ma vie », a-t-il déclaré. dit.

Au procès pour l’assassinat après campagne de haine du professeur Samuel Paty le 16 octobre 2020, la cour d’assises spéciale de Paris a finalement entendu ce mercredi 6 novembre, au troisième jour d’audience, un accusé reconnaître sa responsabilité dans les faits avec dont il est accusé.

« Je reconnais ma culpabilité. C’est la pire chose que j’ai faite dans ma vie. J’en ai très honte. J’ai honte du mal que j’ai fait aux différentes familles », dit une voix. tremble Ismaïl Gamaev, un Russe de 22 ans d’origine tchétchène au visage enfantin, poursuivi pour association de malfaiteurs terroristes et qui, comme deux autres accusés, paraissait libre après deux ans de détention provisoire.

« Ça me touche beaucoup »

Cet aveu inattendu, le premier depuis le début du procès, a surpris la famille de Samuel Paty assise au premier rang des bancs des parties civiles. Gaëlle Paty, l’une des sœurs du professeur assassiné, ne peut retenir ses larmes.

L’avocate des parents de l’enseignante, Me Virginie Le Roy, l’a fait remarquer au jeune accusé. « Réalisez-vous l’importance pour les parties civiles que les responsabilités soient assumées dans cette affaire ?

Ismaïl Gamaev, étudiant en économie et gestion qui, selon l’accusation, « a réconforté (le tueur) Abdoullakh Anzorov » dans son projet d’assassinat avant de commettre l’acte, a fondu en larmes. Il parvient à articuler : « Ça me touche beaucoup. »

À l’époque des faits, il partageait un groupe Snapchat avec Anzorov et l’un de ses coaccusés, Louqmane Ingar. Lorsque la tête décapitée du professeur est diffusée, il publie des smileys souriants.

Il reconnaît avoir « sombré dans la radicalisation »

« Ismaïl Gamaev veut absolument admettre qu’il est tombé dans la radicalisation alors qu’il était lycéen à 18 ans. Même s’il ne savait rien de l’attentat projeté – aucune complicité ne lui a été imputée –, il est conscient que ses échanges virtuels avec Anzorov ont pu contribuer à renforcer son idéologie désastreuse », rapporte Me Camilla Quendolo, son avocat, à BFMTV.

« Il s’efforcera d’expliquer à la Cour et aux parties civiles comment s’est produit ce processus de radicalisation, dont il est heureusement sorti quelques mois plus tard, comme l’ont confirmé tous les professionnels qui l’ont examiné en profondeur au cours de ses 31 mois de détention. J’ai travaillé avec des psychologues pendant quatre ans pour identifier les raisons de son changement », a-t-elle ajouté.

« Enfin, de son côté, sa défense s’interroge sur les raisons pour lesquelles seules certaines des personnes qui ont échangé avec Anzorov aujourd’hui portent tout le poids de cette culpabilité juridique, alors que de nombreuses autres personnes – y compris celles identifiées par l’enquête mais non poursuivies – semblent avoir avait un rôle similaire », conclut Me Camilla Quendolo.

Huit personnes, impliquées à des degrés divers dans l’attaque, sont jugées depuis lundi et jusqu’au 20 décembre.

« Je ne reconnais pas du tout les faits qui me sont reprochés »

Le tribunal n’a pas entendu d’aveux de la bouche de Brahim Chnina, père de l’écolière qui a menti sur Samuel Paty en disant faussement qu’elle avait été exclue de l’école pendant deux jours pour avoir tenu tête à l’enseignant qu’elle accusait. pour avoir montré des caricatures de Mahomet.

« Je ne reconnais pas du tout les faits qui me sont reprochés », a déclaré d’emblée l’accusé, qui risque également 30 ans de prison pour association de malfaiteurs terroriste.

Avec le militant islamiste Abdelhakim Sefrioui, 65 ans, qui doit être interrogé jeudi, Brahim Chnina est à l’origine de la campagne massive de cyberharcèlement qui a conduit à l’assassinat du professeur d’histoire-géographie.

Ce premier interrogatoire de Brahim Chnina, 52 ans, n’a porté que sur des éléments de sa personnalité. Son interrogatoire sur les faits est prévu le 2 décembre. Sur les bancs publics, les membres de sa famille sont venus nombreux dans l’espoir de le saluer. Depuis sa loge, Brahim Chnina leur sourit.

«Ma famille est tout. Depuis que je suis incarcéré, j’ai perdu beaucoup d’amis mais ma famille est toujours là », reconnaîtra Brahim Chnina à l’issue de son interrogatoire. L’enquête de personnalité dresse le portrait d’un homme « qui aime prendre soin des autres », soucieux de l’éducation de ses six filles.

« Nous voulons des explications »

«Je suis sage, je n’aime pas l’agressivité», affirme l’accusé, la tête légèrement inclinée en raison d’une surdité partielle. « La détention est pour moi un enfer depuis que ce drame s’est produit », se plaint-il.

« Après l’agression contre Samuel Paty, dont je m’excuse (sic), il y a eu des rumeurs à mon sujet », poursuit-il sur un ton victimaire.

Selon le dossier du parquet, il a publié des vidéos au lendemain du cours de Samuel Paty sur la liberté d’expression pour stigmatiser le professeur et le désigner comme cible.

Entre le 9 et le 13 octobre, Brahim Chnina a eu neuf contacts téléphoniques avec Abdoullakh Anzorov. Pourtant, Brahim Chnina l’assure aujourd’hui au tribunal : « Je respecte les enseignants ».

«Je m’excuse auprès de ce pauvre professeur qui n’aurait jamais dû mourir dans ces conditions», réitère-t-il. « On n’est pas là pour des excuses, on veut des explications », recadre Me Virginie Le Roy.

N’ayant pas peur des paradoxes, Brahim Chnina se présente comme une « victime du terrorisme » en évoquant le cas de sa sœur partie en Syrie après avoir été « endoctrinée » par un jihadiste qu’il qualifie de « voyou ».

« Voyou », c’est le terme qu’a également utilisé Brahim Chnina lorsqu’il a dénoncé Samuel Paty.

Matthias Tesson et BF avec l’AFP

Quitter la version mobile