Nouvelles locales

L’Ukraine s’efforce de démanteler les monuments soviétiques

Les monuments soviétiques dédiés à la mémoire de l’histoire commune entre l’Ukraine et la Russie ont été progressivement démantelés au cours des dix dernières années. Le mouvement s’est intensifié depuis le début de la guerre.

Publié


Temps de lecture : 2 minutes

L'Arche de la Liberté du Peuple Ukrainien, à Kiev.  (VIRGINIE PIRONON / RADIOFRANCE)

Alors que la Russie commémore, jeudi 9 mai, la fin du « La Grande Guerre Patriotique », Durant la Seconde Guerre mondiale, l’Ukraine a pour sa part œuvré au démantèlement des monuments soviétiques célébrant l’histoire commune des deux pays. Un mouvement amorcé il y a une dizaine d’années, mais qui s’est évidemment intensifié depuis le début de la guerre à grande échelle, il y a plus de deux ans.

Dans un parc de Kiev, au sommet d’une colline surplombant le Dniepr, se dresse majestueusement l’Arche de la Liberté du peuple ukrainien. Son nom a changé. Avant, c’était l’Arche de l’Amitié entre les Peuples. À ses pieds, une statue de l’époque soviétique célébrant l’union entre Russes et Ukrainiens est aujourd’hui réduite à un tas de décombres. Il est en cours de démontage, direction le musée. Valentina, 68 ans, approuve la mesure : « Pourquoi parler d’amitié avec la Russie ? Ils nous ont toujours tués tout au long de l’histoire. Depuis que l’Ukraine existe, la Russie a cherché à nous détruire. »

« Vive l’Ukraine ! »

Assis dans les escaliers, Dmitro, 21 ans, estime que ces changements auraient dû aller beaucoup plus vite, depuis l’invasion de la Crimée en 2014 : « Il vaut mieux oublier notre histoire commune et mieux connaître notre histoire. C’est l’histoire de l’Ukraine et non celle du pays agresseur.» Vêtu d’un nœud papillon rose et d’une casquette assortie, Misha, 64 ans, est venu prendre une photo avec en arrière-plan le monument soviétique démantelé : « Je suis venu observer le démantèlement parce que j’attends que cette chose monstrueuse soit démontée. Vive l’Ukraine !

Anton Drobrovych est le directeur de l’Institut national de la mémoire ukrainienne. Pour lui, ce processus de démantèlement des monuments soviétiques permettra aux Ukrainiens de voir plus clairement leur histoire : « Les Ukrainiens ne cherchent pas à éradiquer le passé commun. Ils essaient simplement de dire la vérité sur ce qui s’est passé dans le passé, sur les crimes, les répressions, les victoires et les défaites, sur les relations entre les Ukrainiens et les Russes, afin de remettre les choses en ordre. leur place. Si le passé commun est un mensonge qui nous a été imposé, alors, pardonnez-moi, il faut le jeter. Selon la mairie de Kiev, la capitale se trouve dans la phase finale du « dérussification » installations. Une centaine de monuments et 200 plaques commémoratives doivent prochainement être retirées de l’espace public.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
Bouton retour en haut de la page