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L’Ukraine prête à rejoindre la Cour pénale internationale

Le procureur de la Cour pénale internationale Karim Khan (à droite) et le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev en février 2023.

Cela a pris des années, mais l’Ukraine pourrait bientôt devenir le 125eet Etat membre de la Cour pénale internationale (CPI). Le président Volodymyr Zelensky a soumis jeudi 15 août à la Rada, le Parlement ukrainien, un projet de loi visant à ratifier le Traité de Rome, texte fondateur de la juridiction créée en 1998 pour poursuivre les auteurs de génocide, de crimes contre l’humanité, de crimes de guerre et d’agression.

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Jusqu’à présent, l’armée ukrainienne s’est fermement opposée à toute adhésion au traité de cette Cour établie en 2002 à La Haye, aux Pays-Bas, de peur d’être elle-même visée par des poursuites judiciaires dans le cadre de la guerre déclenchée par la Russie depuis 2014. Dans le même temps, l’Union européenne, dont tous les membres ont ratifié le traité signé à Rome en juillet 1998, se faisait au contraire de plus en plus pressante. « Toutes les spéculations « Que cela puisse nuire d’une manière ou d’une autre à l’Ukraine elle-même ne sont que des spéculations, et rien de plus. », Le ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba a déclaré qu’en 2023, il préparerait le terrain.

« La ratification du Statut de Rome sera un signal fort de notre engagement en faveur de l’intégration européenne »a soutenu, pour sa part, Iryna Mudra, chef adjointe du bureau du président de l’Ukraine, dans une tribune publiée vendredi 16 août sur le site ukrainien Pravda européenne. En rejoignant la CPI, ajoute-t-elle, « donnera à l’Ukraine davantage de possibilités de punir les criminels russes, renforcera sa position sur la scène diplomatique et (…) « L’isolement international de la Russie. »

Immunité pendant sept ans

Pressées de toutes parts, et notamment par le commissaire européen à la Justice, Didier Reynders, et le procureur de la CPI, Karim Khan, les autorités ukrainiennes ont finalement levé les blocages en invoquant l’article 124 du traité de Rome (le traité fait quasiment office de code pénal de la Cour). Cette clause permet, dans ce cas, d’exempter, pendant sept ans, tous les Ukrainiens, civils et militaires, de toute poursuite pour crimes de guerre par la CPI. Craignant d’éventuelles poursuites pour ses opérations extérieures de maintien de la paix, la France avait introduit cet article lors des négociations qui ont précédé l’adoption du traité de Rome en juillet 1998. Jusqu’à présent, seules la France et la Colombie ont invoqué cet article. L’Ukraine devrait donc suivre son exemple.

L’article 124 couvre également les auteurs de crimes de guerre commis sur le territoire de l’Ukraine, quelle que soit leur nationalité, et s’appliquera donc aux soldats. Russes. L’impact sera néanmoins limité, voire nul. L’Ukraine conserve sa capacité à poursuivre devant ses tribunaux les auteurs russes de crimes de guerre. Et l’article 124 ne s’appliquera que lorsque l’Ukraine sera officiellement membre de la CPI, soit trois mois après avoir soumis le texte ratifié, une fois voté par le Parlement, aux Nations unies à New York. Il n’a donc aucun impact sur les six mandats d’arrêt déjà émis par la CPI contre des dirigeants politiques et militaires russes, dont Vladimir Poutine. Depuis mars 2023, le chef de l’État russe est accusé de crimes de guerre pour la déportation d’enfants ukrainiens en Russie et le transfert forcé d’enfants dans la zone occupée du Donbass. Parmi les personnes inculpées figure également l’ancien ministre de la Défense Sergueï Choïgou.

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Eleon Lass

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