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L’Ukraine parvient à se donner une nouvelle marge de manœuvre financière

Un bâtiment à Kharkiv touché par une attaque russe, Ukraine, le 30 août 2024.

L’Ukraine a besoin d’argent pour résister à l’offensive militaire russe. Elle en a besoin pour acheter des armes, reconstruire ses infrastructures énergétiques bombardées, payer les retraites des veuves de guerre, et tout cela alors que ses recettes fiscales stagnent. Plusieurs accords, signés ces dernières semaines avec le Fonds monétaire international (FMI) et des créanciers privés, lui donneront un peu de répit pour traverser les prochains mois.

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Avec l’intensification des frappes russes sur les infrastructures énergétiques, la croissance du PIB ukrainien ne devrait pas dépasser 3,5 %, contre 5,3 % en 2023. Le déficit budgétaire devrait continuer à se creuser pour atteindre 43 milliards de dollars (38,8 millions d’euros), passant de 3,6 % du PIB en 2021 à 27 % en 2023. Le pays dépend désormais de l’aide étrangère pour près de la moitié de son budget.

Le feu vert technique du FMI, annoncé le 10 septembre, au versement d’une nouvelle tranche d’aide de 1,1 milliard de dollars, qui doit encore être approuvée par le conseil d’administration de l’institution, permettra de renflouer les caisses du pays. Sur les 15,6 milliards de dollars de prêts promis par le FMI en mars 2023, 7,6 milliards ont déjà été décaissés.

Soutien des créanciers privés

Comparé aux 100 milliards de dollars d’aide internationale reçus par l’Ukraine depuis le début de la guerre en février 2022, ce nouveau versement est moins important pour son montant que pour le signal rassurant qu’il envoie sur l’état de l’économie du pays. Certes, les économistes de l’institution qui étaient en déplacement à Kiev début septembre mettent en garde contre « risques exceptionnellement élevés » à l’horizon, et anticiper le pays de« augmenter ses recettes fiscales en 2025 et au-delà »de « combattre l’économie souterraine », ainsi que l’évasion fiscale. Mais en même temps, ils saluent les efforts du gouvernement pour « soutenir la stabilité financière et macroéconomique ».

« Des armées fortes doivent être soutenues par des économies fortes », Le ministre ukrainien des Finances, Sergiy Martchenko, ne cesse de le répéter. Le 3 septembre, le gouvernement a présenté au parlement de Kiev un projet de loi visant à augmenter une série d’impôts, dont l’impôt militaire. Rejeté par une seule voix, le projet de loi doit être amendé avant d’être présenté à nouveau.

Alors que l’aide de Washington est suspendue dans l’attente du résultat des élections américaines de novembre prochain, et que les pays du G7 négocient toujours les termes d’un prêt de 50 milliards de dollars, garanti par les 260 milliards d’euros d’avoirs russes gelés en Europe, l’Ukraine cherche à renforcer le soutien des créanciers privés.

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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