Nouvelles locales

Luidgi Midelton, l’or européen au bon moment

L’or est une valeur refuge. Luidgi Midelton, en se parant du plus beau métal aux Championnats d’Europe jeudi, a renforcé une escrime française accablée par les blessures et embourbée dans les polémiques, dans son arme la plus déchirée, l’épée.

A moins de six semaines des Jeux Olympiques de Paris, c’est le moins réputé des trois titulaires de la sélection d’épée disputée qui a apporté au clan français sa première médaille d’or de la semaine.

Le tireur de 25 ans, qui disputait son premier championnat majeur, a changé de dimension au meilleur moment. Pour conquérir sa couronne européenne, il a battu rien de moins que le vice-champion olympique en titre et numéro 2 mondial hongrois Gergely Siklosi (15-13) en finale à la Halle Saint-Jacques.

« Il fait une grosse saison en ce moment, observe le directeur général de l’épée Gauthier Grumier. C’est une grande joie pour lui et pour tout le collectif Insep (le centre fédéral de haut niveau, NDLR). »

Implacable dans sa maîtrise tout au long de la journée, Midelton a dégoûté le Suisse Ian Hauri en demi-finale (15-7). Ce même tireur local est tombé en huitièmes de finale face au champion olympique de Tokyo Romain Cannone, sorti de sa fronde l’Insep, aux côtés de Yannick Borel et Alexandre Bardenet, face à la Fédération, déclenchée par un conflit avec Hugues Obry.

Ysaora Thibus a également été victime d’une blessure ligamentaire à un genou, Yannick Borel ayant déclaré forfait à la dernière minute en raison d’une gêne musculaire à un ischio-jambier, comme Sara Balzer touchée par un mal de dos, le premier titre français n’est pas venu d’un grand nom. .

A l’image de ces Championnats d’Europe où ce sont les seconds rôles français qui occupent le haut de l’affiche. En témoignent le bronze de Maxime Pauty au fleuret, de Jean-Philippe Patrice au sabre et l’argent d’Auriane Mallo-Breton à l’épée.

Le Guadeloupéen fait également honneur à sa sélection comme titulaire aux JO dans une équipe où l’absence d’Alexandre Bardenet a créé la polémique et provoqué un recours de sa part devant la conférence des conciliateurs du comité olympique français (CNOSF).

«Le profil pour gagner les Jeux» ?

Midelton, qui a commencé l’escrime par hasard car le club de Pointe-à-Pitre se trouvait en face du centre de remise en forme que fréquentait sa mère, était un protégé d’Hugues Obry.

Sa démission fin février de son poste de directeur général de l’épée masculine, suite à la rébellion du trio Romain Cannone, Yannick Borel et Alexandre Bardenet, a touché l’homme de grande taille (1,93 m).

« Lulu » Midelton a marqué son premier grand résultat, sa victoire à la Coupe du monde à Vancouver en décembre au Canada sous la direction d’Obry.

« Il m’a beaucoup aidé à mieux comprendre mon esprit et à mieux gérer mes matchs sur le plan tactique. Sa vision de l’escrime me parle »il lui a rendu hommage le mois dernier devant la presse.

L’émergence de Midelton arrive aussi à point que tardivement. « On s’est arraché les cheveux pour que ça colle »décrit Gauthier Grumier.

« Cette patience m’a permis d’atteindre ces niveaux, savoure enfin Midelton, et d’être aujourd’hui champion d’Europe. »

Avant de devenir champion olympique ? « Je suis un gars de statistiques, analyse Gauthier Grumier. Le dernier épéiste de plus de 30 ans à avoir remporté les Jeux a été Pavel Kolobkov en 2000. (…) Selon moi, le profil de celui qui peut gagner les Jeux est inférieur à 30 ans. « Il n’est pas forcément sur le radar car il va être inattendu ce jour-là.. Comme Romain Cannone à Tokyo.

William Dupuy

Independent political analyst working in this field for 14 years, I analyze political events from a different angle.
Bouton retour en haut de la page