Nouvelles locales

l’UGTG en ordre de bataille pour attaquer le mal à la racine

Le système dans lequel évolue la population guadeloupéenne ne lui convient pas, de l’avis des militants syndicaux de l’UGTG, qui ont fait leur rentrée mardi. Ils entendent renforcer leurs différentes sections, dans le but de mener une large mobilisation contre la vie chère, mais pas seulement. C’est à la source du coût de la vie, localement, qu’ils entendent s’attaquer.

L’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) a rassemblé ses troupes hier (mardi 15 octobre 2024) à la médiathèque.Paul Mado» de Baie-Mahault. Le syndicat a fait son retour, lors d’une conférence nationale des délégués des différentes sections professionnelles. Ce fut l’occasion, pour les dirigeants, de faire savoir à tous que les luttes pour faire respecter les droits des salariés sont toujours d’actualité.

Dans un contexte social délétère, l’UGTG invite les Guadeloupéens à se mobiliser pour mettre en place la riposte.

La cherté de la vie est un problème qui justifierait une mobilisation, comme en Martinique, selon Maité Hubert M’Toumo. Mais le secrétaire général de l’UGTG estime que le problème est bien plus vaste. L’UGTG entend cependant la combattre à la racine.

Nous n’allons pas seulement lutter contre la vie chère, mais contre un véritable système de « pwofitasyon* » qui est en place et qui est consciemment organisé. C’est pourquoi il faut mettre en place une plateforme de revendications prenant en compte tous les problèmes que nous avons en Guadeloupe. C’est un problème politique. Il faut se mobiliser et faire face aux profiteurs, pour leur dire que nous n’acceptons pas la façon dont ils nous traitent, ce qu’ils nous réservent.

Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG (Traduction du créole)


Nestorius Favel (à gauche) et Maité Hubert M’Toumo (à droite) de l’Union générale des travailleurs de Guadeloupe (UGTG) – 15/10/2024.


L’UGTG milite pour que le pays soit à l’image de sa population et conçu pour sa population.

La crise sociale que traverse actuellement la Martinique en dit long sur la réponse de l’État, encore une fois, du point de vue du leader syndical.

Prenons l’exemple de ce qui se passe en Martinique : la seule réponse de « l’État français » est toujours la répression ! Si l’on s’appuie sur notre expérience de lutte, sur les combats que nous avons déjà menés, notamment en 2009, où les travailleurs et le peuple guadeloupéen ont développé une véritable plateforme de revendications et un véritable projet de société. Ils ont diabolisé cette œuvre, ils ont craché dessus. Aujourd’hui, les enjeux de l’époque sont à nouveau d’actualité.

Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG (Traduction du créole)

Il est donc temps de revenir massivement dans la rue, avec une plateforme actualisée, insiste Maité Hubert M’Toumo, pour mettre fin à un système qui ne correspond pas aux réalités locales.

Maïté Hubert M’Toumo, secrétaire générale de l’UGTG



©Jean-Marie Mavounzy – Guadeloupe La 1ère

Les autres sujets de revendications ont été listés lors du colloque de l’UGTG : santé, eau, éducation, qualité de l’air… « rien ne va bien » notent les militants syndicaux, qui réclament un « éclatement« un « user de représailles » et un « libération sociale« via un « rapport de force« .


Conférence nationale de rentrée des délégués syndicaux UGTG avec, au premier plan, Elie Domota, leader du LKP (à gauche) – 16/10/2024.


*Remarque : Le terme « pwofitasyon« devenu populaire en Guadeloupe lors de la grève générale de 2009, orchestrée par le collectif »Liyannaj Kont Pwofitasyon » (LKP). Il fait référence à un dit« système capitaliste, colonial et monopolistique« que les militants pointent comme une source d’inégalités et de coût de la vie élevé aux Antilles françaises.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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