C’était le La principale décision prise par les dirigeants du G7 lors de leur sommet était d’adopter une loi prolongeant le gel des avoirs souverains russes jusqu’à ce que Moscou ait payé la totalité de sa guerre contre l’Ukraine. Cela garantirait que les avoirs gelés continueraient à être disponibles pour produire les intérêts nécessaires au remboursement des 50 milliards de dollars avancés à l’Ukraine.
La décision elle-même était un compromis créatif. Les États-Unis, le Canada et le Royaume-Uni auraient préféré saisir non seulement les intérêts mais aussi la totalité des 300 milliards de dollars. Toutefois, en l’absence de consensus, cette solution a été approuvée par les chefs d’État et de gouvernement.
Cette décision n’en demeure pas moins importante pour l’Ukraine : 50 milliards de dollars représentent environ le déficit budgétaire annuel du pays, et selon la formule du G7, ce montant serait compensé sans que les contribuables européens ou américains ne soient pénalisés. De plus, la codification d’un cadre juridique pour la saisie des intérêts et la mise en place d’un mécanisme de contrôle de l’utilisation des fonds constitueraient une « preuve de concept » pour l’avenir, par exemple si un accord devait être conclu pour saisir et utiliser le principal des avoirs gelés à titre de réparation.
Mais la mise en œuvre de l’accord par l’UE est aujourd’hui bloquée. Aucun des principaux acteurs du bloc – ni le chancelier allemand Olaf Scholz, ni le président français Emmanuel Macron, ni même Ursula von der Leyen elle-même – n’a pris de mesures pour faire avancer la mise en œuvre.
Et sans législation européenne, les États-Unis sont eux aussi coincés. Tant que l’Union européenne ne fournira pas le cadre juridique, les États-Unis ne pourront pas considérer leur financement comme un prêt adossé à des ressources réelles. Au lieu de cela, il serait considéré comme une dépense et nécessiterait donc une appropriation par le Congrès. Et comme le savent tous ceux qui ont vu Washington se débattre avec son programme d’assistance militaire à l’Ukraine plus tôt cette année, cela ne se produirait tout simplement pas assez vite – voire pas du tout.
Alors, pourquoi l’UE est-elle bloquée ? La raison la plus évidente de ce retard est la simple inertie bureaucratique qui a suivi les élections au Parlement européen. Il y a aussi eu les vacances d’été, alors que Bruxelles est enfermée dans des négociations sur la formation d’une nouvelle Commission. Mais tout cela revient à faire des atermoiements pendant que Kiev brûle.
Politico En2Fr