L’UE taxe les exportations ukrainiennes d’œufs, d’avoine et de sucre
En moins de quinze jours, la Commission européenne a décidé de réintroduire des droits de douane sur l’avoine, le sucre et les œufs ukrainiens, qui entraient jusqu’ici librement sur le marché intérieur. En juin 2022, après l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février de cette année-là, les Européens, désireux d’aider Kiev, avaient en effet ouvert leurs frontières aux produits agricoles ukrainiens.
Empêchée par le blocus russe de la mer Noire de les exporter vers ses marchés traditionnels, l’Ukraine avait, dans la foulée, réorienté ses ventes vers l’Union européenne (UE), à des prix particulièrement compétitifs. En 2023, selon la Commission, elle est devenue son troisième fournisseur de produits agroalimentaires (7 % de ses importations), derrière le Brésil et le Royaume-Uni. Dans le détail, elle a vendu dix fois plus d’œufs et d’orge en Europe qu’avant la guerre et vingt fois plus de blé.
Dans ce contexte, à l’approche des élections européennes et sur fond de mécontentement du monde rural, les Européens ont décidé en avril de mettre fin à ce régime préférentiel en juin 2025, et de négocier d’ici là un accord de libre-échange pour prendre le relais. En attendant, ont-ils convenu, des droits de douane seront rétablis sur les exportations ukrainiennes de volailles, d’œufs, de sucre, de maïs, de miel, d’avoine et de gruaux, dès lors qu’elles dépasseront leur niveau moyen annuel observé entre mi-2021 et fin 2023.
Quota
C’est ce frein d’urgence que la Commission a décidé d’activer le 18 juin pour l’avoine et le 1euh Les exportations ukrainiennes de sucre et d’œufs ont été suspendues en juillet, alors que leurs exportations depuis l’Ukraine avaient déjà dépassé en avril le quota annuel prévu par les Vingt-Sept. Résultat, jusqu’à la fin de l’année, le sucre ukrainien sera taxé à 419 euros la tonne, l’avoine à 89 euros la tonne et les œufs à 30,40 euros les 100 kilos.
Entre 1euh A compter du 5 janvier et du 5 juin 2025, ces trois produits ukrainiens seront à nouveau exemptés de droits de douane tant que leurs exportations resteront inférieures à leur moyenne sur cinq mois entre mi-2021 et fin 2023. Au-delà de ce seuil, ils seront à nouveau soumis à prélèvement.
Les quatre autres produits qui ne bénéficient pas d’une exemption illimitée de droits de douane depuis avril n’ont pas, pour l’instant, dépassé le quota autorisé. Mais cela ne pourrait être que temporaire. Pour la volaille, les exportations ukrainiennes au sein de l’UE ont en effet atteint, à ce stade, 56% des volumes décidés. Pour le miel, ce pourcentage monte à 80%, pour le maïs à 62%, et pour les gruaux à 87%.
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