Changements cosmétiques
« La question clé… n’est pas seulement de savoir si la Chine souhaite sérieusement répondre aux préoccupations de l’UE. C’est aussi : comment la Chine peut-elle y répondre ? a déclaré Francesca Ghiretti, analyste géoéconomique principale à l’Institut de recherche Adarga.
Les tentacules des subventions sont omniprésentes dans l’industrie chinoise. Ils parcourent également les mers : BYD, le constructeur chinois soumis à une taxe de 17,4 pour cent, prévoit de lancer un total de huit navires porte-voitures au cours des deux prochaines années. SAIC Motor, basée à Shanghai, en enverra même une douzaine, chacune pouvant transporter 7 600 véhicules.
Ce n’est là qu’une indication de la détermination de la Chine à continuer d’augmenter ses exportations de véhicules électriques, qui ont bondi d’un quart au cours des quatre premiers mois de cette année pour atteindre près de 120 000 véhicules. Les modèles chinois représentent près d’un véhicule électrique sur cinq importé dans l’UE, selon Schmidt Automotive Research.
Des subventions sont également accordées au niveau municipal ou provincial, par exemple sous la forme d’obligations vertes ou de droits d’utilisation gratuits des terres. En raison de l’ampleur des subventions en Chine, les supprimer est « irréaliste », a déclaré Mikko Huotari, directeur exécutif du groupe de réflexion Merics basé à Berlin. « Au-delà des changements cosmétiques, je ne m’attends pas à des changements majeurs du côté chinois pour le moment. »
« Je ne pense pas que (le retrait des subventions) fonctionnerait bien avec la partie chinoise », a déclaré une personne du secteur des affaires chinois, qui a requis l’anonymat car elle n’est pas autorisée à s’exprimer publiquement. Ils ont souligné que la Chine considère de nombreuses subventions découvertes par l’UE dans son enquête comme « fausses ou fausses ».
Les avocats des constructeurs de véhicules électriques s’opposeront probablement à la méthodologie de l’UE, considérant que la Commission leur a demandé de soumettre des informations sur les subventions accordées à leurs fournisseurs, ainsi que sur leur technologie exclusive. C’est un point crucial, car Bruxelles affirme qu’elle n’avait pas d’autre choix que de trouver les « meilleures données disponibles » puisque, selon elle, les trois principaux exportateurs n’ont pas suffisamment coopéré dans leurs enquêtes.