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L’UE ordonne à Apple de payer 13 milliards d’euros à l’Irlande

L'UE condamne Apple à payer 13 milliards d'euros à l'Irlande. La Cour de justice de l'Union européenne a jugé qu'Apple avait bénéficié d'avantages fiscaux indus, assimilables à des aides d'État illégales.
Nicolas Kamm / AFP L’UE condamne Apple à payer 13 milliards d’euros à l’Irlande. La Cour de justice de l’Union européenne a jugé qu’Apple avait bénéficié d’avantages fiscaux indus, assimilables à des aides d’État illégales.

Nicolas Kamm / AFP

L’UE condamne Apple à payer 13 milliards d’euros à l’Irlande. La Cour de justice de l’Union européenne a jugé qu’Apple avait bénéficié d’avantages fiscaux indus, assimilables à des aides d’État illégales.

UE – Coup dur pour deux géants Gafam. Mardi 10 septembre, la Cour de justice de l’Union européenne a définitivement donné raison à la Commission européenne contre les géants technologiques américains Apple et Google dans deux affaires judiciaires de longue haleine aux enjeux financiers importants. Mais pour l’entreprise à la pomme, la facture est très salée.

La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), juridiction de dernière instance, a jugé qu’Apple devait rembourser 13 milliards d’euros d’arriérés d’impôts à l’Irlande pour avoir bénéficié d’avantages fiscaux indus équivalant à des aides d’État illégales. Dans un autre arrêt, la Cour luxembourgeoise a confirmé une amende de 2,4 milliards d’euros infligée à Google pour pratiques antitrust.

Le gouvernement irlandais « respectera » la décision de la Cour européenne de justice, a-t-il déclaré dans un communiqué.

Des taux d’imposition ridicules

Les deux groupes se sont immédiatement dit « déçu »dans des communiqués séparés. L’affaire Apple remonte à 2016 lorsque Bruxelles avait ordonné au fabricant du célèbre iPhone de rembourser ces 13 milliards d’euros à l’Irlande.

La somme correspond aux bénéfices du traitement fiscal favorable accordé à l’entreprise de 2003 à 2014, dans ce pays où Apple avait rapatrié l’intégralité de ses revenus réalisés en Europe (ainsi qu’en Afrique, au Moyen-Orient et en Inde).

La filiale irlandaise d’Apple a payé un taux d’imposition effectif dérisoire sur ses bénéfices européens, selon la Commission européenne « allant de 1 % en 2003 à 0,005 % en 2014 ».

Mais en 2020, le Tribunal de l’UE a annulé la décision de l’exécutif européen en première instance, une véritable gifle pour la commissaire à la concurrence Margrethe Vestager, en charge du dossier. La Commission a fait appel devant la CJUE.

UN  » histoire d’amour » Entre les paradis fiscaux de l’UE et les multinationales

Nouveau rebondissement en novembre 2023 : dans un avis non contraignant, mais généralement suivi par les juges, l’avocat général Giovanni Pitruzzella avait remis en cause la victoire d’Apple. Il avait proposé à la cour d’annuler le jugement et de renvoyer l’affaire devant le Tribunal de l’UE. « afin qu’elle puisse statuer à nouveau sur le fond ».

La Cour n’a cependant pas suivi cet avis et « statue définitivement sur le litige et confirme la décision de la Commission européenne de 2016 : l’Irlande a accordé à Apple une aide illégale que cet État est obligé de récupérer »elle a expliqué dans un communiqué publié mardi.

Apple a toujours affirmé n’avoir reçu aucun traitement préférentiel. « Nos revenus étaient déjà soumis à l’impôt aux États-Unis »le groupe a réagi. « Cette affaire n’a jamais porté sur le montant des impôts que nous payons, mais sur le gouvernement auquel nous sommes tenus de les payer. Nous payons toujours tous les impôts dont nous sommes redevables. »il a assuré.

Jugement de mardi « révèle la relation amoureuse entre les paradis fiscaux de l’UE et les multinationales. Il rend justice après plus d’une décennie au cours de laquelle l’Irlande a permis à Apple d’échapper à l’impôt »a accueilli Chiara Putaturo de l’ONG Oxfam.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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