Il est dans le collimateur de Bruxelles. La Commission européenne a demandé vendredi de nouvelles explications au site de commerce en ligne Temu, soupçonné d’agir insuffisamment contre la vente de produits illégaux et potentiellement dangereux.
C’est la deuxième fois que Bruxelles adresse des questions écrites à cette plateforme d’origine chinoise, soupçonnée de ne pas respecter ses obligations de protection des consommateurs, dans le cadre du nouveau règlement européen sur les services numériques (DSA).
Produits illégaux, protection des données personnelles…
La Commission a demandé vendredi à Temu d’expliquer notamment les mesures prises « contre la présence et la réapparition de commerçants vendant des produits illégaux » sur sa plateforme.
Elle souhaite également connaître les mesures adoptées pour réduire « les risques liés à la protection des consommateurs, à la santé publique et au bien-être des usagers ».
L’exécutif européen, qui joue désormais le rôle de gendarme du numérique dans l’UE, réclame également « des précisions sur les systèmes de recommandation de Temu et les risques pour la protection des données personnelles des utilisateurs ».
Une première étape qui pourrait conduire à l’ouverture d’une enquête
Temu doit fournir ces informations d’ici le 21 octobre. Si ces demandes d’informations ne constituent pas encore un réquisitoire, c’est une première étape qui peut conduire à l’ouverture d’une enquête formelle, puis à de lourdes sanctions financières en cas d’infractions avérées. La Commission a précisé qu’elle déciderait des prochaines étapes de la procédure « sur la base de l’évaluation des réponses ».
Le 28 juin, Bruxelles a adressé de premières questions à Temu sur les moyens mis en œuvre pour permettre le signalement des produits illégaux. D’autres demandes concernaient des interfaces trompeuses (« dark patterns ») qui permettent de manipuler le comportement des utilisateurs, la protection des mineurs, la transparence des systèmes de recommandation de produits, ou encore la traçabilité des vendeurs sur ces plateformes.
Une plainte déposée par des associations européennes
Des associations européennes de consommateurs ont porté plainte contre Temu en mai, l’accusant notamment d’utiliser des interfaces trompeuses pour inciter les utilisateurs à dépenser davantage sur la plateforme.
Temu, qui connaît une croissance fulgurante en Europe grâce à une stratégie de prix bas, est la version internationale du mastodonte chinois du e-commerce Pinduoduo, né en 2015. Il propose une multitude de produits : vêtements, jouets, décoration, outils, produits de haute qualité. -technologie…