L’UE donne à Temu et Shein jusqu’au 12 juillet 2024 pour se conformer à la DSA
Temu a connu une croissance explosive depuis son lancement à l’automne 2022. Mais ce succès a un revers. En mai 2024, l’UFC-Que Choisir a porté plainte contre la plateforme, lui reprochant de ne pas respecter le DSA. L’association pointe le manque de transparence sur les vendeurs et le recours à des techniques de manipulation pour pousser la consommation.
Plus grave encore, le procureur général de l’Arkansas a récemment qualifié Temu de « malware dangereux « , affirme-t-il, l’application aurait accès à toutes les données des utilisateurs et pourrait même les revendre à des tiers. Temu nie catégoriquement ces accusations, promettant de se défendre vigoureusement.
Shein n’est pas en reste. Le géant de la fast-fashion a lui aussi eu son lot de problèmes. En novembre 2023, une étude de Proofpoint révélait que 58 % des 50 premiers sites de e-commerce français ne disposaient pas de protection DMARC contre les attaques par email. Shein en fait partie.
Mais la plateforme ne met pas seulement en danger ses utilisateurs. Elle agace aussi les politiques et autres géants du e-commerce. Un député français propose ainsi une taxe pouvant aller jusqu’à 10 euros sur chaque vêtement fast fashion acheté sur Shein, visant à réduire l’impact environnemental de cette industrie. Dans le même temps, Amazon prépare une riposte en créant un espace discount pour concurrencer ces plateformes chinoises.
Face à ces défis, l’Union européenne a décidé de passer à la vitesse supérieure. En plaçant Temu et Shein sous la surveillance de la DSA, Bruxelles espère mettre fin aux abus et mieux protéger les consommateurs européens. Les deux géants du e-commerce vont devoir revoir en profondeur leurs pratiques s’ils veulent continuer à opérer sur le marché européen.
La balle est désormais dans leur camp. D’ici le 12 juillet, Temu et Shein devront prouver qu’ils peuvent concilier prix bas et respect des règles européennes. Un défi majeur.