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L’UE annonce un prêt de 35 milliards d’euros à Kyiv financé par des avoirs russes gelés

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a fait cette annonce aux côtés du président ukrainien, la qualifiant de « grand pas en avant ». Les États membres de l’UE doivent encore approuver la proposition.

L’Union européenne envisage d’accorder un prêt de 35 milliards d’euros à l’Ukraine, financé par les bénéfices exceptionnels des avoirs russes gelés en Europe, a annoncé vendredi à Kiev la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « Je suis heureux d’annoncer que la Commission a adopté les propositions qui permettront à l’Union européenne de prêter 35 milliards d’euros » en Ukraine, a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse aux côtés du président ukrainien Volodymyr Zelensky. « C’est un grand pas en avant »elle a ajouté.

« Nous sommes désormais convaincus que nous pourrons accorder ce prêt à l’Ukraine très rapidement. »« Les Etats membres de l’UE doivent encore approuver cette proposition mais la procédure sera accélérée », a précisé un responsable européen s’exprimant sous couvert d’anonymat. Ce prêt n’est soumis à aucune condition et peut être directement intégré au budget national ukrainien, a indiqué la même source.

200 milliards d’euros d’actifs russes gelés dans l’UE

Environ 200 milliards d’euros d’actifs russes ont été gelés dans l’UE après l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, dont environ 90 % en Belgique, siège de l’organisation internationale de dépôts Euroclear. Les 27 pays de l’UE ont conclu en mai un accord pour utiliser les intérêts générés par ces avoirs gelés de la banque centrale russe, qui devraient rapporter entre 2,5 et 3 milliards d’euros par an, pour aider à armer l’Ukraine et financer sa reconstruction d’après-guerre.

Les pays du G7 s’étaient alors mis d’accord sur un prêt global pouvant aller jusqu’à 50 milliards d’euros pour l’Ukraine, financé par les intérêts générés par ces avoirs russes gelés. La décision s’est toutefois révélée difficile à mettre en œuvre en raison des garanties demandées par les États-Unis. Washington souhaitait s’assurer que le gel des avoirs russes serait réalisé dans la durée pour éviter toute rupture de financement.

Ce gel des avoirs russes en Europe dépend d’un régime de sanctions que les 27 doivent renouveler tous les six mois. La Commission a donc proposé que ce renouvellement des sanctions relatives au gel des avoirs de la banque centrale russe se fasse désormais tous les trois ans.

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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