L’Union européenne a ouvert la voie lundi 1euh Juillet, avec de lourdes sanctions financières contre Meta, estimant que le champion des réseaux sociaux ne respectait pas les règles européennes sur l’utilisation des données personnelles à des fins de publicité ciblée.
Meta est obligée de demander le consentement de l’utilisateur afin de pouvoir combiner les données de ses différents services à des fins de profilage publicitaire.
Pour se conformer, le groupe américain a proposé aux utilisateurs de Facebook et Instagram un abonnement payant qui leur permet d’éviter d’être ciblés par la publicité. En revanche, s’ils souhaitent conserver un service gratuit, ils doivent accepter de fournir leurs données.
« Meta a contraint des millions d’utilisateurs à travers l’UE à faire un choix binaire : payer ou consentir. Selon nos conclusions préliminaires, il s’agit d’une violation » du Règlement sur les marchés numériques (DMA), a déclaré sur X le commissaire au Numérique, Thierry Breton. Le DMA, entré pleinement en vigueur début mars, « est là pour donner aux utilisateurs européens un pouvoir de décision sur leurs données »il a souligné.
Meta, pour sa part, affirme que son modèle d’abonnement « conforme au DMA ». « Nous sommes impatients de poursuivre un dialogue constructif avec la Commission européenne afin de clôturer cette enquête »a déclaré un porte-parole du groupe.
Une amende possible de 12 milliards d’euros
Toutefois, la Commission considère que le modèle Meta n’est pas conforme au règlement de l’UE, notamment parce qu’il « ne permet pas aux utilisateurs d’exercer leur droit de consentir librement à la combinaison de leurs données personnelles » entre ses différentes plateformes.
L’exécutif européen a souligné dans un communiqué que les géants de la technologie, comme Meta, étaient en mesure de «imposer des conditions de service à leur large base d’utilisateurs qui leur permettent de collecter une quantité importante de données personnelles. Cela leur a donné des avantages potentiels par rapport à leurs concurrents. ».
Cet avis, formulé à la suite de l’ouverture d’une enquête le 25 mars, constitue la deuxième mise en examen d’un géant du numérique dans le cadre du DMA. La semaine dernière, la Commission européenne avait pointé du doigt Apple pour avoir prétendument violé les règles européennes de concurrence.
Meta peut désormais exercer ses droits de défense en ayant accès au dossier et répondre par écrit aux conclusions préliminaires. Si celles-ci étaient confirmées, la Commission adopterait une décision finale de non-conformité d’ici fin mars 2025.
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Meta pourrait alors se voir infliger une amende pouvant aller jusqu’à 10 % de son chiffre d’affaires mondial, qui a atteint environ 125 milliards d’euros l’an dernier : une amende qui pourrait dépasser 12 milliards d’euros si le groupe de Mark Zuckerberg ne respecte pas les règles de l’UE.
Le DMA, qui permet de lutter plus rapidement et plus efficacement contre les abus de concurrence des géants du numérique, a été introduit pour protéger l’émergence et la croissance des start-ups en Europe et offrir plus de choix aux consommateurs.
Outre Apple, la nouvelle réglementation s’applique à quatre autres géants américains – Alphabet, Amazon, Apple, Meta, Microsoft – mais aussi au réseau social TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, ainsi qu’à la plateforme néerlandaise de réservation d’hôtels Booking. Une enquête visant Alphabet (Google) a également été ouverte pour violation du DMA.