Luciano Benetton quitte la présidence de l’entreprise familiale

Une page va bientôt se tourner pour la marque Benetton : l’un des fondateurs de l’empire textile, Luciano Benetton, annonce son intention de claquer la porte.

Claquer la porte à 89 ans, après avoir participé à la fondation d’une marque renommée dans le monde entier, n’est pas courant. Mais visiblement, la coupe est pleine. Luciano Benetton a annoncé samedi 25 mai son intention de renoncer à la présidence du groupe familial italien. « Il y a quelques mois, j’ai compris que quelque chose n’allait pas et que l’image du groupe, présentée par la direction, n’était pas réelle.il a déclaré au quotidien Corriere della Serra.

Il explique que ses plus proches collaborateurs lui ont caché un trou financier de cent millions d’euros. Un trou béant qui s’est creusé en l’espace de quatre ans de non-dits de la part d’une direction qui avait été désignée pour redresser les comptes d’une entreprise déjà en difficulté, endettée et au modèle économique qui fonctionne.

Ces dernières années, le groupe s’est diversifié, le nom Benetton n’apparaît plus uniquement sur les vêtements. L’image de la riche famille a été ternie après la chute du pont de Gênes en août 2018, une infrastructure gérée par une filiale du groupe familial. Il y a eu 43 décès. Pour tenter d’oublier cet épisode, la famille Benetton a décidé en mars 2023 de changer le nom du groupe autoroutier et aéroportuaire dont elle était actionnaire, mais le ver était dans le fruit, un coup de grâce pour la cellule familiale.

Le groupe était pourtant considéré comme solide jusqu’à ces dernières années, fondé dans les années 1960. Créée en 1965 dans le nord-est de l’Italie par quatre frères et sœurs, Benetton était initialement connue pour ses pulls en laine déclinés en de multiples coloris. Apothéose dans les années 2000 avec le succès du slogan «Couleurs Unies de Benetton« , avant de connaître des moments difficiles. Luciano Benetton quittera l’entreprise largement rentable en 2012, mais reviendra en 2018 pour tenter de redresser l’entreprise qui commençait à décliner. Une faute attribuée à Massimo Renon, directeur général non familial et visiblement mauvais manager Le groupe Benetton recherche désormais entre 200 et 300 millions pour augmenter son capital et tenter de sortir de l’ornière.