l’U2P propose de renégocier avec les syndicats
Le représentant des petites entreprises propose de discuter à nouveau sans le Medef et la CPME, accusés d’avoir empêché tout accord.
Il ne fait aucun doute que l’échec des négociations sur les aînés aurait de graves conséquences. Mais pas à ce point et surtout pas si vite. Deux jours après le départ des partenaires sociaux, constatant l’impossibilité de parvenir à un accord, le représentant des entreprises locales (U2P) a proposé aux syndicats de reprendre les discussions. Mais cette fois sans les autres délégations patronales (Medef et CPME) accusées d’avoir fait dérailler les précédentes discussions par leur intransigeance. Informations révélées par Les échos que Le Figaro a pu être confirmé.
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Certes, l’U2P avait déjà prévenu mardi qu’elle allait rencontrer le 16 avril les organisations intéressées pour discuter du Cetu. Cette banque de jours de congés destinée à accompagner le salarié tout au long de sa carrière a intéressé plusieurs syndicats ainsi que les représentants des entreprises locales. Mais le reste des employeurs ne voulait pas en entendre parler. Une grande partie des points bloquants seront abordés. Parmi eux, la question du maintien du contrat de travail en cas de formation. Et la question du partage des coûts de l’incapacité professionnelle.
Dissensions au sein des employeurs
Par cet acte, le plus petit syndicat patronal risque de se retrouver en guerre ouverte avec les deux autres. Les trois mois précédents de discussions sur l’emploi des seniors et les parcours professionnels avaient déjà révélé des divergences au sein du camp patronal. Mais pas à ce point. « Nos propositions ont été balayées sans même pouvoir en discuter », argumente Michel Picon, président de l’U2P. Il réfute néanmoins l’idée d’être en guerre avec les autres représentants du patronat. Mais selon lui « les enjeux sont trop importants pour pouvoir rester sans accord ».
Pas sûr que la CPME et le Medef soient du même avis. Au Cetu, Hubert Mongon, négociateur sur les questions de travail et d’emploi pour l’organisation patronale majoritaire, a déjà prévenu qu’il s’opposerait à tout projet d’accord. Nul doute qu’il en sera de même sur les autres sujets abordés. D’autant qu’en cas d’accord, Michel Picon a annoncé qu’il demanderait qu’il « être étendu à toutes les entreprises ». Cette réunion de mardi prochain est donc avant tout consultative, puisque finalement, c’est désormais l’Etat qui prend le dessus, après l’échec de mardi. Ce qui n’empêche pas le président de l’U2P d’être confiant. « Je ne vois pas comment l’Etat pourrait s’y opposer » il dit.