LR pose une « ligne rouge » sur la revalorisation des retraites
Rendez-vous à la rentrée ! Comme prévu, les deux motions de censure présentées ce lundi à l’Assemblée contre le gouvernement ont été rejetées par les députés. Mais la menace pourrait devenir bien plus forte à l’automne à l’occasion du futur projet de loi de finances pour 2025. Parti charnière dans cette bataille, LR a déjà fixé des « lignes rouges » – notamment contre la désindexation des retraites – qui feront de la vie une vie difficile. un peu plus compliqué pour l’exécutif dans l’élaboration du budget.
Avant les combats de l’automne, les débats de ce lundi étaient avant tout une manière de prolonger la campagne des élections européennes, dans laquelle le camp présidentiel est actuellement en grande difficulté. La dégradation de la note de la dette française par Standard & Poor’s vendredi soir n’a pas arrangé la situation, mettant à mal la crédibilité économique qui était l’un de ses atouts politiques.
Le RN tente la zizanie
Les oppositions ont logiquement sauté sur l’occasion. « Ce n’est pas la France qui est en faillite, mais le macronisme », a critiqué le député LFI Mathias Tavel, qui a défendu la motion de son parti. « Vous vous êtes présentés comme des experts, des gens bien informés, des grosses têtes, des Mozarts de la finance (…) Bravo les artistes », a grincé Sébastien Chenu pour le RN.
Le ministre des Finances, Bruno Le Maire, a eu droit à un traitement de faveur, moqué par Sébastien Chenu, Olivier Marleix (LR) et Boris Vallaud (PS). « Il n’est que Bruno Le Maire à croire qu’il a sauvé l’économie française », a ironisé le président du groupe socialiste à l’Assemblée, en référence à une déclaration le week-end dernier du ministre, alors qualifiée d' »OSS 117 des finances publiques ».
A l’offensive, Gabriel Attal a en retour visé « la communauté d’intérêts des mélenchonistes et des lépénistes au service de l’instabilité ». Le Premier ministre a défendu ses résultats économiques : « La France n’a aucune difficulté à se financer », a-t-il expliqué, alors que la décision de S&P n’a eu aucun impact ce lundi sur les taux de la dette française. « Nous ne gouvernons pas pour les agences de notation, mais pour les Français », a-t-il ajouté.
« Crise politique »
Mais l’intervention la plus attendue était celle d’Olivier Marleix. Les 61 députés de son groupe sont les seuls à pouvoir faire basculer l’Assemblée vers la censure. Pour le RN, la motion de ce lundi était avant tout une manière de semer la zizanie dans leurs rangs. « Sortez de l’ambiguïté ! » On ne peut pas être dans la campagne de toutes les oppositions à Emmanuel Macron et une fois élu vouloir participer à toutes les majorités», a tonné Sébastien Chenu.
La manœuvre du parti d’extrême droite a échoué, puisqu’aucun député LR n’a voté lundi. Olivier Marleix a également consacré une partie importante de son discours à l’attentat contre Marine Le Pen. « Vous n’avez jamais eu le courage politique » de redresser les comptes, a-t-il fustigé. « Le courage, ce n’est pas exploiter toute la colère, le courage serait d’être un jour à nos côtés pour imposer au gouvernement le sérieux budgétaire », a-t-il ajouté.
Le chef du groupe LR savait pourtant bien qu’il était moins attendu sur cette motion que sur celle qu’il pourrait déposer à l’automne sur le projet de loi de finances pour 2025, comme le président de LR, Eric Ciotti, l’a déjà fait. menace. «Une motion de censure de LR ne serait pas un pétard humide comme celle d’aujourd’hui, mais ouvrirait une crise politique dans ce pays. (…) Cela nous amène à agir avec sérieux», a-t-il expliqué.
Le refus des augmentations d’impôts
Saluant « l’écoute » dont a fait preuve la Première ministre de l’époque, Elisabeth Borne, pour prendre en compte les exigences de la droite pour un compromis sur la loi sur l’immigration, Olivier Marleix a exposé les « lignes rouges » de LR pour le futur budget 2025. « Il ne fait aucun doute que les augmentations d’impôts ou toute réduction des retraites fragiliseront encore davantage le pouvoir d’achat des Français », a-t-il annoncé.
Ce refus de toute augmentation d’impôts avait déjà été formulé. Le chef du parti ajoute ce qui ressemble à une interdiction contre toute velléité du gouvernement de ne pas indexer la revalorisation des pensions de retraite au niveau de l’inflation.
Ces dernières semaines, plusieurs membres de la majorité ont poussé à une « année blanche » sur les prestations sociales, en les désindexant en totalité ou en partie. Interrogé samedi sur le sujet, Bruno Le Maire a refusé de répondre, indiquant seulement qu’aucune décision n’avait été prise sur les mesures d’économies.