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« L’ouragan Béryl a des caractéristiques tout à fait extraordinaires », selon un prévisionniste de Météo-France

Le phénomène de catégorie 3 se dirige vers les îles Grenadines et pourrait être reclassé en catégorie 4, selon François Jobard. La Martinique est en vigilance orange.

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Des vents soufflent au passage de l'ouragan Beryl, à Bridgetown (Barbade), le 1er juillet 2024. (CHANDAN KHANNA / AFP)

L’ouragan Beryl se dirige vers le sud-est des Caraïbes, a annoncé lundi matin le National Hurricane Center (NHC). Premier ouragan de la saison dans l’Atlantique, Beryl avait été classé dimanche comme un « ouragan extrêmement dangereux de catégorie 4 », avant d’être rétrogradé en catégorie 3. « Mais ce n’est que temporaire, il est probable que nous aurons un nouveau renfort »commente François Jobard, prévisionniste à Météo-France. A l’heure actuelle, une veille cyclonique est en vigueur pour les îles de la Barbade, Sainte-Lucie, Saint-Vincent-et-les Grenadines et Grenade. La Martinique est en alerte tempête tropicale, tout comme le sud d’Haïti et la Dominique.

Franceinfo : Quelle est la situation actuelle de l’ouragan et à quoi faut-il s’attendre dans les prochains jours ?

François Jobard : L’ouragan se situe actuellement à l’ouest des Antilles. Il progresse vers l’ouest et va toucher l’archipel des Grenadines dans les prochaines heures ainsi que l’île de la Barbade. Il est repassé en catégorie 3, mais ce n’est que temporaire, il est probable que nous ayons un nouveau renforcement.

« Des vents d’environ 220 km/h et des rafales bien plus élevées, dépassant les 250 km/h au cœur de l’ouragan, sont attendus. »

François Jobard, prévisionniste à Météo-France

à franceinfo

Comme tous ces phénomènes, les dangers sont principalement liés à une énorme onde de tempête, c’est-à-dire une élévation locale du niveau de la mer, et à des pluies torrentielles. Cet effet de onde de tempête se mesure en mètres, il peut être dévastateur.

À l’avenir, une fois que Beryl aura atteint les Grenadines, il pourrait passer suffisamment près de la Jamaïque pour avoir des impacts significatifs mercredi après-midi. trajectoire fournie par le NHC montre qu’il se dirigera ensuite vers le Mexique et sa péninsule du Yucatan.

La Martinique est actuellement en vigilance orange. Quels sont les risques sur place ?

En effet, une alerte orange pour vagues-submersion est en vigueur. De grosses vagues vont déferler sur le littoral et pourraient endommager les parties les plus vulnérables. Une alerte jaune est également en vigueur pour les risques de fortes pluies et de vents violents.

« Les précipitations pourraient atteindre 80 mm et les rafales 100 km/h. »

François Jobard, prévisionniste à Météo-France

sur franceinfo

Bien que nous soyons encore loin des effets les plus dévastateurs attendus à la Barbade et aux Grenadines, il est conseillé à la population locale de ne pas s’approcher du littoral, de ne pas chercher à prendre de risques à tout prix pour prendre des photos et admirer le spectacle d’un océan déchaîné, en raison des grosses vagues qui peuvent emporter les gens. En cas de vents forts, il faut également éviter de s’exposer dans les zones boisées, où il y a un risque de chute de branches.

L’intensité du phénomène est-elle exceptionnelle ?

L’ouragan Beryl présente des caractéristiques assez extraordinaires, d’un point de vue climatologique. Nous ne sommes qu’au tout début de la saison des ouragans et c’est de loin le plus intense à frapper les Petites Antilles en juillet.

Jusqu’à cette année, aucun ouragan aussi puissant n’avait frappé les Petites Antilles avant le 4 août (l’ouragan Allen a frappé les Antilles en catégorie 4 le 4 août 1980). Et plus généralement, à l’échelle de tout le bassin nord-atlantique, c’est la première fois que l’on observe un phénomène de cette catégorie en juin (Béryl était en catégorie 4 le 30 juin).

« De plus, nous avons observé une intensification extrêmement rapide du phénomène. En moins de quarante-deux heures, nous sommes passés d’une dépression tropicale à un ouragan majeur. »

François Jobard, prévisionniste à Météo-France

sur franceinfo

C’est un fait rare, dans l’absolu, et encore plus exceptionnel fin juin. Les seules fois où cela s’est produit aussi rapidement, c’était en septembre.

Ce caractère « extraordinaire » est-il lié à la hausse globale des températures, due aux émissions de gaz à effet de serre ?

La saison des ouragans s’annonçait active, la côte atlantique étant en surchauffe depuis l’année dernière. Les températures dans le bassin sont en effet plus dignes de la fin de l’été que du début. Il reste encore à étudier l’attribution de ce phénomène au réchauffement climatique, mais on peut déjà affirmer clairement que plus il fait chaud, plus on s’attend à des phénomènes intenses, dangereux et qui s’intensifient rapidement. C’est exactement ce qui se passe avec Béryl.


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Cammile Bussière

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