L’actuel préfet de l’Isère Louis Laugier a été nommé, jeudi 31 octobre, en Conseil des ministres, directeur général de la police nationale, a annoncé la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon. Le général Hubert Bonneau devient directeur général de la gendarmerie.
Reportées de conseil des ministres en conseil des ministres, ces nominations se sont transformées en feuilleton estival. Avec une échéance, fin septembre, date à laquelle les deux titulaires, Frédéric Veaux (police) et Christian Rodriguez (gendarmerie), ont quitté leur poste pour prendre leur retraite après avoir été prolongé en raison des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. Il aura finalement fallu attendre un mois pour qu’ils soient remplacés au terme d’une guerre de succession qui avait débuté bien avant la formation du gouvernement de Michel Barnier.
Louis Laugier, actuel préfet de l’Isère, a la particularité d’avoir également été pressenti pour diriger la gendarmerie. Agé de 59 ans, ce natif de Paris n’est pas un ancien haut flic de la PJ, comme son prédécesseur, mais il connaît bien la maison. En Isère, il a été confronté à la récente vague de meurtres liés au trafic de drogue à Grenoble et ses environs. Le procureur de Grenoble, Eric Vaillant, dit de lui qu’il « une excellente vision des enjeux ». Il est diplômé de l’école militaire de Saint-Cyr, comme le général Hubert Bonneau. Les deux proviennent de la promotion Callies.
Le général Bonneau est le deuxième ancien patron du GIGN, l’unité d’élite de la gendarmerie, à accéder au poste de directeur général de la gendarmerie, après Denis Favier, grande figure de cette instance. Sa période à la tête du GIGN (2014-2017) sera marquée, en janvier 2015, par la traque des frères Kouachi, Chérif et Saïd, qui s’est terminée à Dammartin-en-Goële où les deux agresseurs du journal satirique Charlie Hebdo ont été abattus. Agé de 57 ans, il est originaire de Brest. Depuis septembre 2022, il est commandant de la gendarmerie de la région Bretagne ainsi que de la zone de défense et de sécurité Ouest.