L'Ouest américain dans la rougeur de la tragédie
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L’Ouest américain dans la rougeur de la tragédie

L’Ouest américain dans la rougeur de la tragédie

Qualifiés à juste titre de monstrueux à l’échelle française, les deux incendies simultanés de La Teste-de-Buch et de Landiras ont détruit près de 30 000 hectares en juillet et août 2022 en Gironde. Le « feu du Parc » est d’une autre ampleur. Cet immense incinérateur qui engloutit les forêts depuis le 24 juillet dans le nord de la Californie a déjà franchi la barre des 1000 hectares.

Qualifiés à juste titre de monstrueux à l’échelle française, les deux incendies simultanés de La Teste-de-Buch et de Landiras ont détruit près de 30 000 hectares en juillet et août 2022 en Gironde. Le « feu du Parc » est d’une autre ampleur. Cet immense incinérateur qui engloutit les forêts depuis le 24 juillet dans le nord de la Californie a déjà traversé près de 145 000 hectares. Et ce n’est pas fini.

L’énormité du désastre dans cet État de la côte ouest, marqué par la tragédie de l’incendie de Paradise en novembre 2018 – 85 morts, 19 000 bâtiments détruits – tend à éclipser les incendies similaires dans les États voisins. Et pourtant. Dans l’État voisin du nord, l’Oregon, le « Durkee fire », qui aurait été déclenché par la foudre le 17 juillet, a dévoré plus de 100 000 hectares et n’est toujours pas maîtrisé.

En fait, c’est toute la côte Pacifique nord-américaine qui est menacée par un été de flammes. Dans les Rocheuses canadiennes, la ville de Jasper, en Alberta, a été partiellement rasée par l’incendie qui fait rage depuis le 22 juillet dans le parc national éponyme, merveille naturelle de l’Ouest montagneux. Là aussi, le coupable serait la foudre qui a enflammé la végétation. Des témoins décrivent un front de flammes de 100 mètres de haut qui a rendu la lutte impossible. Les autorités ont dû évacuer 25 000 résidents et touristes. Plus de 170 incendies seraient actifs en Alberta, et plus de 400 dans la Colombie-Britannique voisine. Une poussée incontrôlable.

Malgré un hiver très pluvieux

L’incendie du parc a suscité une vive émotion en raison de son origine probablement criminelle. La police a arrêté un homme de 42 ans soupçonné d’avoir poussé une voiture en feu dans un ravin. Il a aussi une forte portée symbolique. Il a démarré près de Chico, dans le comté de Butte, tout près de la ville torturée de Paradise. Cette dernière a été placée en alerte d’évacuation, ce qui ravive de terribles souvenirs chez les habitants du quartier.


Une image satellite de l’incendie du parc le 26 juillet.

DOCUMENT/AFP

L’Ouest américain est soumis depuis quelques temps à une série de vagues de chaleur qui assèchent arbustes et broussailles. Ce phénomène prend de l’ampleur puisque la côte Pacifique a enregistré deux hivers très pluvieux d’affilée, rompant avec la sécheresse de plusieurs années qui accablait la région. Mais ni les inondations hivernales ni la reconstitution des nappes phréatiques n’éliminent le risque d’incendie. Au contraire. Après des années de survie, le couvert végétal connaît une forte croissance au printemps. Il alimente désormais les « mégafeux », terme employé dans ces zones forestières peu peuplées.

Contenir à 12%, l’incendie de Park est déjà le septième plus grand incendie de l’histoire de Californie. Il pourrait remonter dans cette hiérarchie difficile à établir : les incendies fusionnent entre eux, créant de nouveaux fronts qui rendent les interventions inefficaces. Plus au nord, au Canada, on craint de revivre la tragédie de l’an dernier. À l’automne, 18 millions d’hectares ont brûlé. Une superficie plus grande que la Grèce.

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