louer votre logement vous coûtera beaucoup plus cher
Mauvaise nouvelle si vous louez habituellement votre logement via des plateformes comme Airbnb, Booking ou Abritel : un avantage fiscal vient d’être supprimé et vous paierez plus d’impôts.
Ces dernières années, de nombreux propriétaires ont succombé à l’appel des sirènes des plateformes spécialisées comme Airbnb, Booking ou Abritel en proposant leur logement à la location de courte durée. Une tendance qui leur a permis d’engranger des revenus parfois conséquents tout en profitant d’une fiscalité assez avantageuse. Mais qui a eu des conséquences assez négatives sur le marché immobilier. En effet, plusieurs centaines de milliers de logements ont été retirés du marché de la location résidentielle pour devenir des hébergements touristiques meublés, contribuant à aggraver la crise du logement en France.
Mais cette situation va changer. Car pour endiguer ce phénomène inquiétant, plusieurs députés de différents bords politiques ont fait adopter cette année un amendement alignant la fiscalité des hébergements touristiques meublés sur celle des locations à usage de résidence principale.
Jusqu’à présent, les locations de courte durée étaient soumises à un régime fiscal beaucoup plus léger et surtout beaucoup plus avantageux que celui applicable aux locations vides ou meublées à usage de résidence principale. Ainsi, les loyers générés par les locations saisonnières meublées de courte durée, réalisées en direct ou via des plateformes, permettaient un accès très facile au régime fiscal des micro Bénéfices Industriels et Commerciaux (micro-BIC), particulièrement léger en termes comptables et fiscaux.
Ainsi, pour les hébergements meublés de tourisme non classés, qui constituent la majorité des offres publiées par les particuliers sur les plateformes numériques, le régime micro-BIC s’appliquait jusqu’à 77 700 € de chiffre d’affaires annuel, et permettait de bénéficier d’une réduction d’impôt de 50 % sur les loyers perçus et d’être dispensé de tenir une comptabilité régulière.
Et pour les hébergements touristiques classés meublés, la réduction était de 71 % et pouvait même grimper jusqu’à 92 % dans certains cas, jusqu’à un plafond de revenu annuel encore plus élevé de 188 700 €. En revanche, les locations vides d’un logement utilisé comme résidence principale étaient soumises au régime du microfoncier, avec une réduction d’impôt de seulement 30 %.
Ce déséquilibre a donc créé une forte incitation financière à faire de la location meublée touristique de courte durée, au détriment de la location résidentielle de longue durée. Mais les choses ont désormais changé, et les locations meublées touristiques perçues en 2024 seront soumises à une taxation plus élevée à partir de la déclaration de revenus 2025.
Avec la nouvelle loi, le plafond de revenus pour bénéficier du régime avantageux du micro-BIC est abaissé de 77 700 € à 15 000 € pour les meublés de tourisme non classés, et l’abattement fiscal est réduit de 50 à 30 %. Et si les loyers annuels dépassent 15 000 €, l’activité sera alors soumise au régime réel du BIC, avec obligation de tenir une comptabilité et de calculer son propre bénéfice net imposable.
En revanche, pour les meublés de tourisme classés et les chambres d’hôtes, le plafond de 188 700 € de loyer annuel pour bénéficier du dispositif micro-BIC reste en place, avec des abattements allant de 71 à 92 %. Il en va de même pour les logements meublés utilisés à titre de résidence principale, qui continuent d’être soumis au dispositif micro-BIC jusqu’à 77 700 € et de bénéficier d’un abattement de 50 %… pour le moment.
Bien sûr, il faudra attendre pour mesurer l’impact de ce changement de régime sur le marché immobilier, et notamment sur celui de la location résidentielle traditionnelle. Mais une chose est déjà sûre : avec la réduction du plafond et de l’abattement, cette « niche fiscale » deviendra beaucoup moins attractive pour les propriétaires qui devront s’acquitter de plus d’impôts à partir de 2025.